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Lors de mon enfance dans mes souvenirs, notamment des années soixante, plein de bateaux, la mer... Ce n’est pas étonnant car la branche paternelle de ma famille était étroitement liée à ce milieu... En particulier à l’estuaire de la Gironde. Du somptueux phare de Cordouan au port de Bordeaux que de souvenirs... J’ai eu l’idée de sélectionner ici ceux qui tournent de près ou de loin à «mes» années soixante, thématique «nostalgie des années soixante» oblige. J’espère que cela intéressera les internautes, au moins pour l’aspect «histoire locale».. D’abord il y a les bateaux que je n’ai jamais vus... mais dont on m’a tant parlé. J’ai presque l’impression d’être montés à leur bord. Je pourrais faire un livre de tous ces navires dont on m’a raconté l’histoire, il faut choisir parmi notamment les nombreux bateaux sur lesquels mon grand-père Ernest, a navigué plus de cinquante ans... Du croiseur lourd de «la Royale» au chalutier à voile de type dundee appartenant à ma famille, basé dans le port de Royan dans les années 1920... Bien plus tard, le vieux marin «pensionné» regardait les voiliers d’estivants rentrer «au moteur». «Un vrai marin rentre à la voile !» disait-il d’un ton sévère, «même chargés à ras-bord de poisson on manoeuvrait impeccablement... surtout si les autres marins nous regardaient !» Deux de ses doigts abîmés par le gel sur les cordages gelés m’impressionnaient beaucoup. Lors de son séjour sur le cuirassé «Le Danton», 1000 hommes d'équipage... (Photo 2) durant la première guerre mondiale il eut là encore beaucoup de chance. Sérieusement malade il était dans un hôpital militaire lorsque le navire fut torpillé... «J’étais canonnier dans une tourelle, lorsque le bateau combattait les officiers fermaient la porte à clé...» Plus tard la chaloupe qui transportait la relève du phare de Cordouan sur laquelle «Ernest» naviguait souvent était également évoquée. (Photo 3) Des marins de Royan, à tour de rôle, armaient cette chaloupe. Mon grand père finit sa carrière durant les années cinquante comme officier sur le «Charles Ribière», navire qui mouillait les nombreuses bouées dans l’estuaire de la Gironde (Photo 4). A noter que pour sa carrière maritime civile Ernest a, entre autres, navigué sur le baliseur "Quinette de Rochemont". Ce navire, vu sa relative notoriété sera prochainement évoqué plus en détail. J'ai pu récupérer des informations, toujours grâce aux amateurs de vieux navires. La "célébrité" du "Quinette" a, à mon avis, deux raisons. Tout d'abord sa fin assez originale sous forme de récif artificiel. Nombre de plongeurs apprécient de visiter cette épave sécurisée et ont exprimé la demande de connaître l'histoire de ce navire. Un livre a même été écrit. La deuxième raison est que le destin du "Quinette" est particulièrement complexe et plein d'imprévus. De même que pour ce baliseur une page détaillera le long vécu maritime de mon grand-père ainsi que l'histoire des nombreux navires sur lesquels il a navigué. |
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Les «vrais» bateaux, sur lesquels j’ai eu la chance de monter tout petit sont bien entendu gravés dans ma mémoire. Ces souvenirs vu mon âge sont contemporains aux années soixante. D’abord il y a le bac «le Cordouan». (Photo 5) Ce vénérable bateau fut lancé longtemps avant guerre. Il reliait Royan et Port Bloc, près du Verdon. Lors de la débâcle de 40 il fut notamment «encadré» par les bombes d’un avion teuton alors qu’il était chargé à ras bord de soldats polonais en déroute... Mon père, adolescent, vit les gerbes d’eau plus hautes que les mats... Miracle le bateau ne fut pas touché, sinon... combien de noyés ! Il fut ensuite bien sûr réquisitionné par les Allemands. Un documentaire évoque le maréchal Rommel et son convoi empruntant ce bac lors de sa tournée d’inspection du mur de l’Atlantique. Il servit ensuite aux occupants pour mouiller des mines pour bloquer l'estuaire. Dernier acte, il est sabordé par les «boches» à la fin de la guerre. Réparé, pendant des années il transporta poussivement des milliers de voitures jusqu’à la fin des années soixante. Du fond de mes rêves d’enfant c’était pour moi un gigantesque paquebot. (Photo 6) Monter à son bord était pour moi une véritable aventure. C'était le seul bac sur lequel on pouvait monter sur le gaillard avant. Des années plus tard, au début des années 70, de ma fenêtre d'autorail, je le vis plusieurs fois, rouillé, abandonné avant sa destruction au fin fond du port de Bordeaux... Il fut doublonné puis remplacé par un bac plus moderne «Le Côte d’Argent» sur lequel j’ai aussi plein de souvenirs sixties. (Photo 6bis) Et vu l’augmentation du trafic et du tourisme d’autres bacs leur succédèrent jusqu’à notre époque. |
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Pour l’anecdote y eut aussi un bateau-jouet en métal avec lequel dans le jardin du palais des congrès de Royan je «naviguais» dans le grand bassin avec d’autres «minots»
Sans conteste LE bateau de mes souvenirs fut le navire dont mon oncle René était le commandant. Je nommais parfois ce dernier «le capitaine Haddock» vu sa casquette et son exubérance et cela l'amusait... Ce navire se nommait «le Commandant Gamas» (Photo 8). Il s’agissant d’un navire dit «porte pilotes». Il comportait en plus de celles de l’équipage douze cabines dans lesquelles s’installaient autant de pilotes. Le bateau avait pour tâche d’aller à la rencontre des gros navires et d’y transférer un pilote. Pas évident car l’estuaire jusqu’au port de Bordeaux n’est pas facile à naviguer entre les courants, les bancs de sable, les tempêtes... (Photo 9) Un des deux canots à moteur embarqués avait souvent des difficultés à effectuer le transbordement. Dans les années soixante-dix l’un d’entre eux disparut corps et bien avec le pilote et le marin qui le manoeuvrait. Lorsque le Commandant Gamas mouillait à Royan et que j’y étais en vacances j’avais droit à un traitement de faveur. Mon grand père me conduisait sur la jetée, «comme un amiral» un canot venait me chercher pour me conduire à bord. Prestement le marin me poussait à l’avant sous une sorte de capote pour me protéger des embruns. Pas de chance la première fois il y eut un gros grain. Le bac lui même était arrêté et de grosse vagues blanches furieuses remplissaient l’horizon. Un grand sourire du marin aux commandes du canot : «n’aie pas peur petit accroche-toi bien». Et là ce fut une fantastique partie de montagnes russes. L'abordage brutal le long de la coque du "gros" bateau apparût dans ce cas comme un havre de paix ! (Photo 10 Un canot automobile du Commandant Gamas en action dans l’estuaire.) Une fois à bord je découvrais un fantastique terrain de jeux. Le navire, de ma petite taille, me paraissait immense. Coursives, salle des machines, cabines, je pouvais me faufiler partout, même avec la houle. Dans le poste de pilotage je glissais ma petite tête dans l’embout caoutchouté qui permettait de regarder l’écran du radar... Tous ces points lumineux matérialisent des navires en mouvement... Je m’imaginais capitaine dirigeant en g...... parfois comme «le capitaine Haddock» ce «grand» navire... Les jours de la Fête de la mer c’était magique... Devant Royan, le Gamas, des bateaux de guerre, des chalutiers... (Photo 11 |
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