Outre le fait qu'ils soient français, tous ces disques ont une autre particularité : en fait nous préférions leurs versos... Ils sont aussi les derniers de cette rubrique qui pourrait en présenter bien d'autres mais je l'ai intitulée "Mes premiers SP" et pas "Mes SP"...
1/Antoine : Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?
Je l'ai déjà écrit mais ce chanteur, tout au moins au début de sa carrière à vraiment fait bouger la chanson française. Il y avait les "pour" et les "contre". À la différence d'un Hugues Aufray il fut vraiment quelques mois "Le Dylan français". Compositions originales et surtout mode de vie, look et philosophie "beatnick". Un jour, à notre grande surprise, on nous annonce "le nouveau disque d'Antoine : « Je l'appelle Canelle ». Et là, cruelle déception, on auditionne une chanson dégoulinante de conformisme et de mièvrerie. Le tournant était pris : « J'en avais marre d'être détesté par les gens » ; en fait il est resté toujours détesté mais les rôles s'étaient inversés ses anciens admirateurs se mirent à l'ignorer et les admirateurs d'Yvette Horner à l'aduler... A noter de nos jours la symbolique réunion d'Antoine et de Johnny autour de la défense de la cause... des fabricants de lunette !
2/Antoine : La loi de 1920/Une autre autoroute
Les trois premiers disques de cette dernière rubrique conservent leur pochette d'origine fournie par l'exploitant des juke-boxes. À noter également que cette "loi de 1920" chanson "engagée" et qui rappelle la triste condition féminine de l'époque et les combats qui allaient aboutir à des avancées majeures est signée sur la pochette "Antoine" comme vous le constatez sur la photo. Le problème, que je signale dans ma rubrique "marions-les" est que la musique est en fait celle d'un morceau folk américain "1913 Massacre" intrerprété par Woodie Guthrie et daté de 1941...
3/Éric Charden : Le monde est gris, le monde est bleu/Viva Mona
Eric Charden est évoqué à juste titre par Christian Eudeline dans son "Anti-yé-yé". À l'époque ses chansons présentaient un style original, nettement influencé par le courant pop anglo-saxon. C'était un des rares chanteurs français grand public a s'être retrouvé dans ce bouleversement musical à ce titre, bien que nous préférions le moins commercial verso "Viva Mona" il avait droit de cité quasiment seul avec Antoine sur "notre" très anglo-saxon Seeburg.
4/Triangle : Les contes du vieil homme/Les brumes de Chatou
Ce disque ne vient pas de l'Odéon... mais d'un autre juke-box qui fonctionnait dans un magasin de fringues "branché" (ou se voulant tel) qui animait ses ventes par la présence tonitruante d'un Wurlitzer. L'opération devait sans doute gêner les vendeuses car elle fut interrompue brutalement et les disques proposés en prime aux acheteurs... Vous devinez la suite... On distingue le tampon de l'établissement sur la photo. Quant à Triangle, ce groupe était vraiment intéressant, du moins certaines de ses compositions, même s'il eut un succès mitigé. Je trouve que certains morceaux comme ces "Contes du vieil homme" préfigurent Ange dans les seventies...
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