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HISTOIRES DE DISQUES :22 septembre 2020 :
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Tous les mois je vous présente des photos autour d'une thématique. Cette rubrique sera récapitulée sur une série de pages du sites au fur et à mesure des publications. On va soit les retrouver dans la rubrique "Histoires de disques" soit dans la rubrique "Nostalgie sixties". (Voir le plan du site sur la page d'accueil) |
En 2016 elle fut victime d’un AVC et depuis « se reposait ». Elle vivait sur les hauteurs de Ramatuelle. C’est hélas arrivé, elle est partie à son tour le 22 septembre. Juliette Gréco c’est plus qu’une grande artiste, c’est aussi le symbole d’une époque. La dernière représentante de la grande chanson d’après-guerre. Le Tabou, l’existentialisme, le style Rive gauche, tout cela entre définitivement dans l’Histoire. Quelle carrière, quelle vie ! Et puis, je dois le reconnaître j’aimais particulièrement sa façon de chanter, si sensuelle, si féminine, mais surtout pas mièvre, ça non. Elle a vécu l’Occupation dans son jeune âge, a même été arrêtée, battue, sans tenir compte de son âge. Ses premiers enregistrements furent gravés sur des 78 tours. Elle a côtoyé, parfois aimé d’innombrables célébrités…
Une bergeracoise célèbre, (ville que je connais bien) s’appelait Hélène Duc. Elle comptait il y a très longtemps la petite Juliette Gréco parmi ses élèves, notamment dans le collège Jules-Ferry où je fus moi même élève des décades plus tard. Hélène Duc (la grand-mère dans Tanguy pour la situer) a été déclarée Juste par Israël vu les enfants juifs qu'elle cacha, comme Juliette Gréco... Après les péripéties très dures qu’elle dut endurer durant la dernière Guerre, Juliette trouva refuge à Paris toujours chez Hélène Duc. Cette dernière concourut au lancement de la carrière artistique de Juliette Gréco. Madame Duc, je me souviens d’elle, je la croisais parfois au marché de Bergerac dans les années 70. Bien qu’âgée elle était très élégante, vêtue à la dernière mode, se tenait bien droite, comme toute grande artiste de théâtre qui se respecte.
Donc maintenant, il reste encore quelques vedettes de cette époque de l’après-guerre, mais Line Renaud et quelques autres ne m’en voudront pas de considérer que c’est un des dernières « très grandes » qui disparaît. Quelques disques parmi ceux que je possède d’elle vont suivre. Je les avais présentés au fil du temps sur le site. Ils reflètent l’intérêt que j’ai toujours porté pour cette chanteuse.
Cliquez si vous souhaitez visionner ces images un peu plus nettement. Le web impose hélas de ne pas mettre en ligne des images trop "lourdes".
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(Photo 1) « Juliette Gréco chante », 33 tours. 25 cm, Philips N 76 020 R 2e série, (1956), 25 euros* / Le plus ancien 33 tours de Juliette que je possède… En fait son huitième vinyle. Le tout premier datait de 1952. Elle avait en plus publié deux 78 tours (« Si tu t’imagines » en 1950, « Je suis comme je suis en 1951 ».
(Photo 2) « Juliette Gréco chante Françoise Sagan », super 45 tours (EP), Fontana 460.502 ME, (1956) 15 euros* / Ce type de graphisme de pochette est typique des années cinquante. Elle est représentée avant son passage en chirurgie esthétique avec son look "existentialiste".
(Photo 3) Ce super 45 tours sorti en 1963 contient une réédition de « Si tu t’imagines » paru initialement en 1950 sur 78 tours.
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Photo 4 « Juliette Gréco à Bobino », 33 tours. 30 cm, Philips B 77818 L, (1964) 30 euros* / Juliette Gréco publie ici son second disque en public. Elle a droit depuis 1959 au 33 tours 30 cm. Ce format de disque succédait généralement au 33 tours 25 cm destiné aux vedettes « pas tout à fait reconnues ». Cela fait près de dix ans que son premier 78 tours est paru.
Photo 5 « Marions-les », super 45 tours (EP), Philips 137.134, (1965) 7 euros* / Ce « Marions-les » était un des nombreux succès de Juliette qu’on entendait partout. Il fut repris avec malice par Francis Blanche pour servir de nom et d’introduction sonore à sa célèbre émission radiophonique consacrée aux plagiats musicaux. CLIQUER ICI
Photo 6 « Juliette Gréco à l'Olympia », 33 tours. 30 cm, Philips P 70 342, (1966) 25 euros* / Le premier live de Juliette Gréco à l’Olympia date de 1956. On le sait cette salle mythique était (et est toujours) réservée aux plus grandes vedettes. Voici une autre apparition une dizaine d’années plus tard. On note l’évolution de son look au fil des pochettes. Elle était très séduisante et usait de son charme artistiquement comme au niveau privé…
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(Photo 7) « Alpha du Centaure », super 45 tours (EP), Philips M 437 255 BE, (1966), 10 euros* / Ce style de coiffure sera adopté longtemps par Juliette Gréco. Elle devint en quelque sorte son image de marque.
(Photo 8) « L'amour à la papa », 33 tours. 30 cm, Philips 680 073, (1966) 120 euros* / Vous avez peut-être vu ce disque… dans les bacs de la Fnac ou autres « Cultura ». Il a été en effet réédité ce qui atteste de son intérêt. Il ne s’agissait pourtant à l’origine que d’une réédition. C’était une bonne idée d’associer sur chacune des faces Juliette Gréco et Serge Gainsbourg… Outre leur brève mais très forte relation amoureuse leur style de chant très sensuel, leurs personnaliés respectives pour le moins anticonformistes, tout méritait de les réunir également sur un vinyle. Le graphisme de la pochette également fut un plus pour ce disque, il est vraiment très réussi et colle à l’ambiance voulue « chaude » de l'album ainsi qu'au style graphique de l'époque. Nous avons donc là, pour la version originale, un collector aboutissant à une cotation élevée. Ce fut un des premiers vinyles vraiment "collector" que j’ai pu acquérir… il y a longtemps maintenant. C’était à la célèbre (au niveau local) brocante du petit et magnifique village d’Issigeac en Dordogne. Le marchand vendait une série de 33 tours 30 et 25 cm « chanson française » 7 francs pièce vu leur très bon état. J’en ai acheté un lot dans lequel était glissé ce disque dont je connaissais la rareté et l’intérêt… Mais les autres n’étaient pas mal non plus, pour qui aime la grande chanson française d’après guerre, qu’il s’agisse de collectors ou non.
Photo 9 « La femme », 33 tours. 30 cm, Philips 844 702 BY, (1967) 25 euros* / J’imagine que si vous allez sur les vide greniers et autres lieux de vente de vinyles anciens vous avez repéré cette pochette. Oui, en 1967, plus que jamais Juliette Gréco c’était la femme avec un grand « F »
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(Photo 10) « Ya qu'Joseph qui peut m'guérir », 45 tours SP (dit single), Philips 6009 151, (1971), 40 euros* / On le sait, à la fin des années soixante les super 45 tours vont disparaître pour être remplacés par les singles à deux chansons. Juliette Gréco va donc en publier une grande quantité, à l’image de son activité artistique.
(Photo 11) « Juliette Gréco », double 33 tours. 30 cm, Barclay 81 002, (1976) 20 euros*
Photo 12 « Gréco 83 », 33 tours. 30 cm, Disques Meys 2400521, (1983) / Encore un enregistrement public au théâtre des Champs Elysées. La chanson « Maréchal » mérite quelques mots. Ayant vécu personnellement les conséquences du nazisme, donc du racisme Juliette Gréco exprime son ressenti face à l’actualité de 1983. La montée d’idées inquiétantes en France à travers un parti politique… Cette sorte d’évocation de l’hymne de l’extrême droite des années d’occupation « Maréchal nous voilà » devenu « Maréchal les revoilà » résume bien l’inquiétude de beaucoup de démocrates, hélas toujours présente aujourd’hui et même étendue à d’autres pays européens.