1, 2, 3. / Indépendamment de questions idéologiques ce disque rappelle des événements sociaux historiques. Durant les années 70 de nombreuses fermetures d’usines secouèrent l’actualité locale. Ce disque édité par la CGT témoigne du combat des salariés de Saint-Joseph, Bordeaux Sud… et d’autres. Pour l’anecdote une des chansons que pastichaient les grévistes était de… Rika Zarai (« Sans chemise sans pantalon »). Des syndicalistes déclarèrent avoir contacté son agent pour obtenir le droit d’utiliser cette musique gracieusement ce que les autres ayants droits des autres morceaux du disque avaient accepté. Et bien d'après eux pour cette chanson ce fut « non ». Licenciés ou pas ils déclarèrent à l'époque avoir dû payer les droits d’auteur de cette chanson pour quelques centaines de disques vendus… Il existe également un 33 tours édité par la CGT bordelaise. Il relate la grande grève de l'usine Dassault durant les années soixante, du temps de Chaban-Delmas... J'ai pu me le procurer mais ne l'ai pas encore mis sur le site.
4, 5, 6. / En 1974 un poète bordelais entreprit d’essayer de se faire connaître à l’aide de ce disque. J’ignore l’issue de sa démarche mais restent ces textes qui parlent de la célèbre rue Sainte-Catherine, voie commerçante la plus longue d’Europe. Le pont de Bordeaux et autres spécificités locales sont aussi évoqués.
7, 8, 9 / Pour un vrai bordelais le café théâtre l’Onyx signifie quelque chose. Des chansonniers locaux, utilisant souvent le « bordeluche », l’argot local, s’y succédaient notamment. Duclos et Maurin pastichaient notamment les pittoresques marchandes du marché des Capucins et autres classiques de la vie populaire de la ville. Cela se passe toujours durant les années soixante-dix. Si les choses depuis, forcément, certains diront « hélas » ont changé, les souvenirs restent. Ces quelques dizaines de chaises paillées devant la minuscule scène, on y passait en tout cas de bons moments…
10, 11, 12 / Là on retourne au rock local. Après le pionnier Tony March de nombreux groupes et artistes se succédèrent sur la scène rock locale. Avant « WP Bordeaux » il y eut « Bordeaux » tout court… La pop « vocalisée » de Bordeaux passa même sur TF1 à la fin des années 70. Ils finirent par sortir un 45 tours sous cette dénomination. La mutation en « WP Bordeaux » se caractérisa par un son plus rock. Le groupe tourne allègrement sur toutes les scènes locales. Un nouveau 45 tours est autoproduit dans la foulée. Ils apparaissent au Printemps de Bourges en 82. C’est en 84 qu’ils autoproduisent ce nouveau disque. Il marque le départ d’une certaine notoriété (première partie de Téléphone, Charlélie Couture, clip vidéo, plusieurs télés, « Pollen » sur France Inter, tournée patronnée par « Sud Ouest » le journal local) et puis, comme souvent l’oubli… Leur musique est sympa à écouter (voir sur Youtube) en plus l’évocation du quartier pittoresque et populaire de Bacalan (ancien fief de blousons noirs) m’a amusé.
13, 14, 15 / Cet autre groupe « Punk hardcore experimental » bordelais Glu est vraiment original au niveau musical. Comme « Bordeaux WP » il est évoqué sur la bible du rock bordelais « Bordeaux rock », un gage de notoriété au moins locale. J’évoque l’aspect musical sur une page du site CLIC ICI J’ai eu l’occasion de rencontrer un de ses membres qui travaillait avec moi au journal « Sud Ouest ». Il m’offrit des disques de son groupe, on s’entendait bien… Ce disque tourne en 33 tours bien que du diamètre des 45 tours (17 cm). Ce format de vinyle est emblématique des productions Punk de l'époque (très important le petit trou centreur et les graphismes particuliers). Nos chemins se sont séparés, ces disques me parlent de lui si calme qui pourtant sortait des sons sauvages de sa guitare ! Aux dernières nouvelles Bruno Lacaussade serait parti avec sa "gratte", sur un porte-container en tant que cuistot ! L'attrait de l'aventure autour du monde...