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HISTOIRES DE DISQUESFantaisistes Neuf vinyles de Dario Moréno, 1er mai 2022 |
(*) Les cotations mentionnées s'entendent pour des vinyles en état neuf, dans le cas contraire un barème "d'usure" doit être appliqué. Les disques sont présentés chronologiquement. Lien vers la grille codifiant l'état des disques. Sauf mention contraire pressage français. Cliquer sur les images pour les visionner avec une meilleure définition; |
Tout près de chez moi, dans la petite salle de 450 places de ma commune, j’ai apprécié récemment un groupe français les Wriggles. Ils m’ont immédiatement fait penser aux Frères Jacques. Tenue unique fantaisiste, chorégraphie et textes loufoques… Nul doute qu’il y a une sorte de filiation. Cela m’a donné l’idée d’évoquer ces chanteurs burlesques 1950-1960 qui représentaient sans nul doute la joie et le dynamisme de la société française sortie de la guerre… Une idée en amenant une autre j’ai aussitôt pensé au grand Dario, dont les clameurs et roucoulades faisaient vibrer les membranes des TSF. Bref, vous m’avez compris, mon intérêt pour ces artistes a fait que je possède pas mal de leurs vinyles. Je vais donc positionner sur cette page une quinzaine de leurs disques tirés de ma collection
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Photos 1 à 9 Dario Moreno / En ce temps là je n’étais pas très grand… Après un bon repas chez des amis de mes parents tout le monde embarque pour la fête foraine. Maurice, le copain de mon père s’arrête devant un Scopitone top de la technologie de l’époque. Il trônait au milieu d’une baraque contenant flippers, tirs électriques et appareils à sous divers. Cling bzzz sur l’écran le grand Dario apparaît et interprète un de ses grands classiques « On l’appelle la Marmiteuuh… » Une petite foule se rassemble, souriante, les têtes se balancent au rythme de la chanson, jeunes et vieux mêlés…
Des années cinquante à la fin des années soixante David Arugete, alias Dario Moréno se rendit célèbre en interprétant des chants d’opérette dans un style très fantaisiste. Il naquit et décéda en Turquie, sa carrière se déroula simultanément dans son pays natal et en France. Sa mère était mexicaine, son père donc turc, ils étaient de confession juive sépharade. Son style, son personnage m’ont toujours faits sourire, indépendamment de la nature de ses chansons. Je les prenais au sens parodique je pense comme tout le monde. Il a également été acteur de cinéma et à entre autres joué avec Brel dans « l’Homme de la Manche ».
Photo 1 / 33 tours 25 cm « Dario Moréno avec Michel Legrand et son orchestre », Philips B 76 041 R (1956) estimation 10 euros* / Quatrième 25 centimètres de l’artiste cette pochette est donc entièrement dessinée. Pas forcément un bon choix car le visage de Dario, extrêmement photogénique et amusant est bien plus attrayant. Il va par la suite être utilisé souvent et même dessiné. A noter, à la fin de l’album la célèbre chanson « Mais qué mais qué ».
Photo 2 / 45 tours EP « Coucouroucoucoul », Philips 432.204 BE (1957) estimation 8 euros* / « Coucourrrroucouuucouuul » il faut ajouter des lettres pour essayer de matérialiser la diction du maître. Cette pochette met en valeur ses mimiques qui participaient à sa qualité d’interprétation presque autant que sa voix.
Photo 3 / 45 tours EP « Si tu vas à Rio », Philips 432 301 BE (1959) estimation 8 euros* / Alors là, « Si tu vas à Rio » c’était un méga succès. Avec mes copains on s’amusait à la brailler un peu par provocation dans les cours d’école et autres endroits où on était censés « la fermer ». On soulignait nos « vocalises » par des « tichiqua tichiqua » et/ou « bom bom bom » censés donner une impression « latino ». Inutile de dire que nous faisions souvent en…… pour produire un tel chambard. Cette chanson était partout, une bouffée d’air frais du début des trente glorieuses.
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Photo 4 / 45 tours EP « Tout l’amour… », Philips 432.368 B (1956), estimation 7 euros* / En réalisant cette page, cette galerie de mimiques met en valeur l’aspect loufoque de l’artiste. D’autres s’essayaient à l’humour « oriental » mais aucun avec le même impact.
Photo 5 / 33 tours 25 cm « Oh ! Qué Moreno », Philips B 76 467 R (1960) estimation 12 euros* / Une tenue typique « opérette » sur cette pochette. Chaque fois que je tombe sur un « Dario », s’il est en bon état, difficile de résister, d’autant que les cotations sont tout de même assez basses… A noter la chanson « Tout l’amour que j’ai pour toi… »
Photo 6 / 45 tours EP « Ali », Philips 432.450 BE (1960) estimation 7 euros* / « Excusez-moi je sors de ma douche » toujours le style opérette ou théâtre de boulevard : « Poy Poy Moréno ! »
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Photo 7 / 33 tours 30 cm éponyme, Fontana 680 213 TL (1961) estimation 25 euros* / L’album, symbole de la grande consécration. Les première pochettes glacées mais le carton est toujours aussi fin que du temps des anciennes pochettes…
Photo 8 / 45 tours EP « Si tu vas à Rio », Pergola 450 073 PAE (1964) estimation 6 euros* / Une sorte de mini compilation de succès déjà édités dont l’inoubliable « Si tu vas à Rio ». Certains pensent qu’il s’agit du 45 tours original et bien non, voir la photo numéro 3. « Brigitte Bardot » autre grand succès néo-latino chanté par de nombreux interprètes.
Photo 9 / 33 tours 30 cm éponyme, Fontana 826 525 QY (1970) estimation 7 euros* / Pochette très réussie pour cette compilation. Le mot « Dario » répété un peu ironiquement. La notoriété de ce chanteur atypique dont la notoriété va s’estomper des mémoires.
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Photo 10 à 15 Les Frères Jacques / Comme pour Dario Moréno les Frères Jacques eurent un grand succès. Ils accompagnèrent l’épopée de la chanson Rive gauche. A noter leur collaboration avec Francis Blanche. Le biopic sur Gainsbourg les évoque longuement notamment autour de leur interprétation de chansons de Gainsbourg dont son premier succès « le poinçonneur des lilas ». Le chant, le comique, le mime, des chorégraphies pour le moins originales. Des hommes dansant en collants à part dans la danse classique c’était, surtout à l’époque, pour le moins dérangeant. Le groupe débuta juste à la Libération en 1945 jusqu’en 1982.
Photo 10 / 33 tours 25 cm « Récital n° 2 », Polydor LP 530.013 (1954) estimation 25 euros* / J’adore le graphisme de cette vieille pochette. Pas facile de trouver en bon état vu, comme je l’ai déjà précisé, le carton très fin, + pelliculage superficiel = fragilité rien qu’au frottement. Ils publièrent au préalable tout de même dix-huit 78 tours à partir de 1949. Il s’agit de leur deuxième vinyle, leur premier 25 cm semble hyper difficile à dénicher.
Photo 11 / 33 tours 30 cm « Récital Comédie des Champs-Elysées, Philips B 77 303 L (1956) estimation 20 euros* / D’après un vendeur « il n’est pas fréquent de trouver des disques des Frères Jacques en public »… J’en ai tout de même trouvé d’autres… Encore une vieillerie sonore, l’ambiance d’un show des années cinquante, « le Complexe de la truite » une chanson de Francis Blanche, acteur, chanteur, humoriste. Les habitués du site savent que je l’appréciais particulièrement.
Photo 12 / 33 tours 30 cm « Les catcheurs », Philips 844.787 BY (compil enregistrements de 1957 à 1961 de 1968) 17 euros* / Pour ceux qui ne connaissent pas ou peu les Frères Jacques une compil c’est pas mal. Ce type de pochette avec leur nom en très grosses lettres existe dans quatre versions dont une en public et bien entendu avec des couleurs et titres différents. En plus un 45 tours EP a également ce type de graphisme de pochette.
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Photo 13 / 45 tours EP « La Marie Joseph », Philips 432 09 NE (1956) estimation 6 euros* / Même tout petit je me rappelle de cette chanson que je trouvais amusante. Elle passait pas mal sur les radios.
Photo 14 / 33 tours 25 cm « Dix chansons de Jacques Prévert », Philips 76.491 R (1959) estimation 12 euros* / De nombreuses pointures de la chanson rive gauche ont interprété du Prévert. La chanson « Barbara » figure généralement parmi ces adaptations comme c’est le cas sur ce 25 cm. Le côté très photogénique de leurs chorégraphies permet de belles photos et dessins de couverture.
Photo 15 / 45 tours EP « Ecole publique », PPN 47 4195 (1970) estimation cinq euros* / Une petite curiosité ce super 45 tours « récent » (par rapport aux autres…) Apparemment il s’agit d’ailleurs de leur dernier vinyle. Le quatuor interpréta des chansons témoignant de son engagement très « progressiste », qui était d’ailleurs quasi généralisé parmi cette vague de chanteurs de l’après-guerre. Cette participation apparemment militante à des œuvres laïques n’est donc pas surprenante. A noter que ce terme « laïque » récupéré tardivement aujourd’hui par certains courants de pensée conservateurs, jadis était quasiment un emblème par leurs opposants de l’époque. L’islam n’était pas répandu comme maintenant, ceci explique sans doute cela. Il n'y avait aucun problème d'enfreindre la laïcité tant qu'il s'agissait de religions chrétiennes...