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. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « "Histoires" de disques »

. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « Nostalgie des années soixante »

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HISTOIRES DE DISQUES :

1966-1969 : « Mes » slows…

1er novembre 2021

(*) Les cotations mentionnées s'entendent pour des vinyles en état neuf, dans le cas contraire un barème "d'usure" doit être appliqué. Les disques sont présentés chronologiquement. Lien vers la grille codifiant l'état des disques.

Sauf mention contraire pressage français.

Cliquer sur les images pour les visionner avec une meilleure définition;

Je m’attribue bien sûr (« mes slows ») indûment tous ces morceaux restés à jamais dans mes souvenirs parfois très chauds… de la fin des années soixante. Cette thématique « spécial slows » doit se comprendre comme présentant les titres POUR MOI les plus marquants au niveau des souvenirs... Nous sommes d’accord, il y en a plein d’autres souvent aussi bons voire supérieurs musicalement. Cela me remémore en plus le « Child of the moon » des Stones (un peu rapide mais c’était les Stones), dans un autre style « le Métèque » de Moustaki, « Helpless » des CSNY, « Ne me “couite” pas » (Nina Simone), le lugubre mais génial « Riders on the storm »…

Soudain, après un jerk, la musique s’apaisait, la lumière baissait, quelques slows suivaient. Il fallait oser aller inviter les filles précédemment repérées, parfois se faire « vester », la pire des choses pour l’amour-propre car on est en public… Mais quand la partenaire se levait lentement… yeeees se disait-on mentalement. Comment est-il possible que les clubs actuels ne permettent plus ces moments si utiles pour « lier conservation » (dixit Renaud), en tout cas pour passer des moments agréables ? Parfois surnommés un peu crûment mais souvent réaliste « frottis-frottas » j’imagine que nous sommes nombreux et nombreuses à nous remémorer des souvenirs finalement proches les un.e.s des autres…

Trois années d’insouciance (relative) ponctuées par ces « calinous » sur fonds musicaux qui se terminaient sur un « merci » (là c’était pas bon) et parfois continuaient hors piste pour un moment ou plus, voire beaucoup plus… Et puis ces morceaux nous les avons vraiment beaucoup entendus, ils marquent l’époque et méritent bien leur évocation nostalgique.

Indépendamment de leurs dates de sortie, beaucoup de ces titres furent utilisés quasiment jusqu’au changement de siècle. Je vous laisse vous remémorer à votre tour « vos » slows…

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Photo 1 : Frank Sinatra EP Stranger in the night Reprise RVEP 60.089 (1966) 6 euros* / Là je démarre avec un crooner de la génération précédente. Sans doute le slow le plus utilisé et diffusé. Il faisait partie du paysage sonore et a continué longtemps. Guy Bedos surnommait Sinatra « le vieux mafioso » sans doute à cause de ses débuts avec des relations sulfureuses. Difficile d’ignorer ce morceau, plus consensuel on ne peut pas, cela explique sans doute une part de son succès.

Photo 2 : Perçy sledge EP When a man loves a woman Atlantic 750.013 M (1966) 8 euros* / J’avais juste quinze ans, alors les boîtes, si je m’y risquais timidement, étaient fréquentées par des filles plus âgées… Mais ce morceau était quasi universel, surtout durant l’été 66… Johnny en avait fait une adaptation, c’est dire si « When a man loves a woman » avait du succès…

Photo 3 : The Moody blues SP Nights in white satin Deram 17007 (12-1967) 6 euros* / L’année suivante, lors des fêtes de fin d’année les Moody blues faisaient un carton avec ce tube. Au début je ne le connaissais qu’en version « raccourcie » pour entrer sur une face de single. Une émission de radio me fit découvrir avec émerveillement celle de l’album original, « Days of future passed »… Le rock progressif avait un des premiers albums emblématiques.

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Photo 4 : Procol Harum SP A whiter shade of pale Deram 17000 (1967) 7 euros* / Là, à mon avis, nous avons LE slow de la fin des sixties. Merveilleuse intro, très bon morceau, mais aussi premiers moments vraiment très « chauds » sur la piste de la boîte sous le casino de Royan*, tout près de la plage… La mention « méfiez-vous des imitations » CLIQUER ICI au dos de certaines pochettes matérialise cet énorme succès. On sait que le groupe a « explosé » aussitôt, sans doute déstabilisé par cette soudaine gloire planétaire. On dut rester longtemps à attendre un autre titre du Procol Harum. Ils finirent par sortir « Homburg » que j’achetai avec une pochette provisoire vu l’urgence (pour les producteurs) de sa diffusion. CLIQUER ICI (*) Ce casino, reconstruit après les bombardements, d’une architecture très novatrice, dut pourtant être détruit assez rapidement vu la mauvaise qualité du béton utilisé…

Photo 5 : Bee Gees SP Massachussets, Polydor 421 126 (1967) 7 euros* / Pas forcément le meilleur morceau des Bee Gees, mais vu le succès au hit-parade on se familiarisa avec par la force des choses, avec l’effet conditionneur du bien nommé matraquage. On s’amusait souvent, pour faire rire les filles, à le chanter en se bouchant les narines, histoire d’imiter la voix chevrotante du chanteur des Bee Gees.

Photo 6 : Donovan Leich SP Lalena Gemini Epic Epic 5-10393 (1968) 10 euros* / 68, une année chaude à tous les niveaux. Pourtant ce « Lalena » susurré au fond de la cale du « Galion » à Bergerac rajouta soudainement quelques degrés. A l’époque, le terme « boîte » était justifié par l’exigüité des locaux. Configuration bien sûr plus que propice pour l’ambiance en général, et les slows en particulier… Serrés, cachés par les autres danseurs et la pénombre… Bien qu’appréciant Donovan j’ignorais alors l’existence de ce morceau. Ce n’est d’ailleurs que bien des années plus tard, en achetant ses albums en tant que collectionneur nostalgique, que j’ai auditionné bien d’autres perles de ce grand chanteur folk-rock.

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Photo 7 : Tuesday Jackson (Nicole Croisille) SP I’ll never leave you BO film « Les jeunes loups » Riviera 121 168  (1968) 5 euros* / Style « américain » pour ce morceau un peu jazzy. Ce n’est que plus tard qu’on découvrit qu’il était interprété par une française, Nicole Croisille. J’ai déjà parlé sur le site du film « Les jeunes loups » que j’avais visionné à l’époque. CLIQUER ICI DESCENDRE EN BAS DE LA PAGE J’avais bien aimé… mais il disparut soudainement des écrans on peut dire à jamais car il est quasi impossible de le visionner entièrement. Même si c’était, à mon avis un film réussi, cet aspect mystérieux à contribué à en faire un film culte.

Photo 8 : The Beatles SP Hey Jude Odeon FOS 127 (1968) 10 euros* / Ce grand classique a la particularité, un peu gênante pour un slow, de s’accélérer à la fin dans un long decrescendo. Vous vous trouviez alors face à votre partenaire, quasi immobiles, ne sachant trop quoi faire… D’autres slows avaient cette particularité, comme le « Crimson and Clover » de Tommy James and the Shondells. On connaissait quasiment tous les paroles de "Hey Jude" (presque) par cœur.

Photo 9 : Aphrodite’s child SP Rain and tears Mercury 132 501 (1968) / 4 euros* / « Rain and tears » nous fit connaître le groupe de Demis Roussos mais surtout de Vangelis. Le premier s’enfonça de plus en plus dans la romance sirupeuse… et l’embonpoint, le second on le sait créa pas mal de choses intéressantes. Demis Roussos fut sur le tard victime d’une prise d’otages aérienne. Il paraît qu’il proposa de chanter dans l’avion, voulant détendre l’atmosphère. De mauvaises langues prétendirent que c’est en écoutant Demis que les pirates de l’air ont décidé de se rendre…

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Photo 10 : Otis Redding EP The dock of the bay Atco 40 076 (1968) 15 euros / Une basse entrecoupée d’un bruit de  vagues (« wraouff... wraouff »...) Ambiance maritime propice aux slows de l’été mais surtout formidable interprétation du grand chanteur de rnb. Cette chanson, publiée juste après sa mort accidentelle est perçue pour beaucoup comme moi comme une sorte d'adieu. Un peu le « Show must go on » de Freddie Mercury. Otis disparu comme d’autres en pleine gloire ce fut tout de même un choc. Alors écouter cette chanson, même de nos jours, a toujours pour moi une connotation triste.

Photo 11 : Ferré Léo LP éponyme C’est extra Barclay XBLY 80 383 (1969) 15 euros* / Monument de la chanson française, témoignage s’il en est d’une époque le « C’est extra » du grand Ferré totalement en phase avec cette année 68 si agitée, cette chanson a donc comme il se doit des paroles pour le moins sulfureuses masquées il est vrai par les mots à double sens avec lesquels jongle le poète. Encore une évocation maritime comme pour cibler cette qualification de « slow de l’été » qui devint en fait un « slow éternel ». Oui pour les baby-boomers, ces moments sur la piste restent souvent des souvenirs de moments « extras »…

Photo 12 : Jane Birkin SP Je t’aime moi non plus Fontana 260 196 MF (1969)10 euros* / Bien entendu pour illustrer ce morceau il y a l’album 33 tours mais il me semble, comme pour d’autres hits que le single est plus représentatif, en plus bien plus pratique à manipuler pour les disquaires (on ne disait pas encore disc-jokeys). « 69 année érotique », en tout cas à dix-huit ans c’est le moment d’aller de l’avant, et pas seulement sur les pistes de danse. Les paroles sont tout de même très explicites, même encore pour notre époque avec le retour de tous les conservatismes… Sacré Gainsbourg !

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Photo 13 : Michel Polnareff SP Tous les bateaux tous les oiseaux Disc'Az  AZ 10 426
(1969) 8 euros* /
Re « Wraouff... wraouff... » (vagues), « coin coin » (oiseaux côtiers), « Tooooot » (bateau)… Jeuh teuh donneuhrai touuuus les batoooo touuu les oizoooo… là c’est vraiment une ambiance slow de l’été mais il y avait de la concurrence cette année-là. En tout cas une très bonne chanson de Polnareff, de sa période la plus créative. Si lentement, sur la piste « elle » se serrait imperceptiblement, appuyait doucement ses poignets fins sur le haut de vos épaules, ses mains se croisaient mollement légèrement derrière votre nuque… c’est gagné.

Photo 14 : Procol Harum LP A salty dog Stateside C062-90256 (1969) 30 euros / Re-re « Coin coin » (oiseaux côtiers) « plounk... plounk... plounk… » et la voix de Gary Brooker… Là nous avons le vrai follow-up des Procol même si c’est sorti après « Homburg »… Ces envolées de violons, la voix qui monte… Question slows, pour cette année 69 nous étions vraiment pourvus, ils auraient dû en garder sous le coude pour les année suivantes… Alors pas le droit à l’échec, comme disait Bedos dans son sketch « la drague » « Vas-y Jeannot, la nuit est à toi » !

Photo 15 : Kelly Gordon SP He ain’t heavy he’s my brother Capitol C006-80066
(06-1969) 8 euros* /
Les plus pointus en pop-music nous diront qu’avant c’était joué par les Hollies… Oui mais je rappelle qu’il s’agit de « mes » slows donc pour moi c’est la version plus tardive de Kelly Gordon qui prime. Harmonica, piano et une belle voix grave, lente qui susurre un slow que je qualifierai de « distingué ». A danser avec de belles fringues, look Mod bien entendu… cheveux mi-longs coupe au rasoir impeccable… La voix monte rapidement, très aigüe et redevient grave… « He ain’t heavy he’s my brother »… un cor se met doucement dans la partie au milieu des violons, vraiment une ambiance sensuelle. Comme dans la chanson après tout ce temps passé on réalise à quel point… « the roooad is looong »…

Alors pour finir sur un sourire on peut évoquer les slows « guinchou/baloche » sixties qui eux aussi étaient nombreux. En vrac : « Adieu Jolie Candy pon-pon pon-pon » (dur pour le batteur de ne pas s’endormir), « Queuuuh jeuuuh t’aimeuuuuh », « Le ciel, le soleil et la mer », « Capriiii c’est finiiii », « Moooonja », « Comme d’habitude », « Les neiges du Kilimandjaro », « Mourir de plaisir »… j’arrête avec Sardou, ça devient dur, en plus Mike Brant va arriver en 70 je vous laisse vous remémorer les autres…