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Histoires de disquesThomas, amateur suisse de Vinyles, 1er février 2023 |
(*) Les cotations mentionnées s'entendent pour des vinyles en état neuf, dans le cas contraire un barème "d'usure" doit être appliqué. Les disques sont présentés chronologiquement. Lien vers la grille codifiant l'état des disques. Sauf mention contraire pressage français. Si deux dates de pressage indiquées à la suite : la première est celle de l'album original, la seconde celle de la réédition présentée. Cliquer sur les images pour les visionner (en principe) avec une meilleure définition; |
Donc c’est le tour de Thomas de nous présenter quinze albums qui l’ont particulièrement marqué. Il m’a écrit notamment : J'ai volontairement éliminé les gros vendeurs de disques, hormis un des Beatles, pour me consacrer aux groupes « peu connus », ou « connus mais oubliés ». Ma démarche me semble intéressante. A quoi bon citer "Dark side of the moon", "Thriller" ou bien " Back in black", vu que tous les membres du forum les connaissent ? Et cette manière de procéder s' inscrit mieux dans l' esprit amateur/ collectionneur/ découvreur , je pense.
Thomas vit en Suisse et j’ai le plaisir de communiquer souvent avec lui via nos messageries respectives. Il est très à l’aise autant pour l’aspect rédactionnel que sur la partie purement technique au niveau des albums présentés. Il a déjà apporté des infos intéressantes sur le site. Dans nos échanges nous évoquons nos pays respectifs et pas mal d’autres choses. Bien entendu les vinyles, avec nos approches personnelles sont souvent à l’ordre du jour de nos mails. Sa localisation en Suisse lui a permis de côtoyer certaines gloires pop-rock et également d’assister à des concerts intéressants.
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Photo 1) America, History, greatest hits, Warner Brothers, BS 2894, 1975, pressage USA, estimation 30 euros*
"A horse with no name" est hélas le seul " tube" que l'on entend encore - parfois - sur les ondes.
D'autres sont bien supérieurs, comme " Ventura Highway", " Sister golden hair surprise " , " Don't cross the river ", " Lonely people " et autres.
Dommage pour ce trio américain des années 70, qui s'est toutefois adjoint les services d'un producteur de renom durant quelques années, à savoir George Martin, le producteur des Beatles .
Une musique soft-pop, teintée de folk, avec des vocaux proches de Crosby, Stills, Nash and Young.
Photo 2) The Beach Boys, Pet sounds, Capitol ST 2458, 1966, estimation 30 euros*
Un album ne comportant que des bons titres, ce qui est quand-même exceptionnel. Le génie de Brian Wilson se fait entendre à chaque sillon.
Paul Mc Cartney n' a-t-il pas déclaré que " God only knows " était la meilleure chanson pop de tous les temps?
Photo 3) The Beatles, Revolver, Odeon C 064 04097, 1966/1971, estimation 35 euros*
On quitte le style rock and roll pur pour rejoindre une musique plus originale, orientalisante parfois, psychédélique souvent. En fait, tous les albums précédents étaient excellents.
Avec l' arrivée encombrante de Yoko Ono dans les albums suivants, le groupe a quand-même un peu perdu de sa verve, je pense.
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Photo 4) The Byrds, Turn, Turn, Turn, Columbia, CS 9254, 1965, pressage USA, estimation 75 euros*
Un quintet américain, fortement inspiré des "protest- singers" et de Bob Dylan à ses débuts, mais version folk électrique.
Le seul membre permanent a été Roger Mc Guinn . Un son de guitare 12 cordes de marque Rickenbacker en est un peu le signe distinctif.
Petite séance " cocorico ", Rickenbacker a été fondée par Adolf Rickenbacker, un immigré suisse aux USA, et inventeur officiel de la guitare électrique.
Photo 5) Canned Heat, Boogie with Canned Heat, Liberty, LBS 831031, 1968, estimation 40 euros*
Amateurs de " One the road again ", faites l' acquisition de ce vinyle. Il contient la version " longue " de ce titre emblématique, avec le long solo d'harmonica d'Alan Wilson à la fin.
Alan Wilson, personnage si atypique dans le monde musical.
Une voix haut perchée , reconnaissable entre toutes, qui me fait penser à un cocktail du son d'un harmonica et d'une corne de brume.
Membre oublié du club des "27", Alan Wilson ne préférait-il pas étudier des manuels de botanique dans sa chambre d'hôtel, lors des tournées, alors que les autres membres du groupe festoyaient à grands coups de groupies, stupéfiants et autres boissons alcoolisées ?
Doté d'un QI très élevé, incompris et dépressif, adepte des nuits en forêt dans un sac de couchage durant les mêmes tournées, sa biographie le dépeint comme une victime du syndrome d'Asperger, selon les connaissances médicales actuelles.
Décédé d'une overdose de barbituriques en 1970, seul dans son sac de couchage...
Le "Canned Heat" était en fait un gel à base d' alcool, conditionné dans des boîtes métalliques cylindriques, commercialisé par la firme Sterno, et qui servait pour l' alimentation des réchauds de camping. Son usage était détourné pour en produire une boisson alcoolisée frelatée, lors de la Prohibition et auprès des populations pauvres. Cette " chaleur en boîte" contenait également du méthanol, dont l' ingestion provoque rapidement la cécité, par attaque du nerf optique... L' éthanol, par contre, présent dans toutes les boissons distillées ou fermentées, est bien moins toxique, tant qu'on le consomme avec modération, évidemment. CLIQUER ICI
Photo 6) The Dillards, Roots and branches, Anthem Records ANS 5901, 1972, pressage USA, estimation 25 euros*
Un groupe américain peu connu sous nos latitudes. Totalement bluegrass à ses débuts vers 1963, il s'est ensuite électrifié quelques années plus tard. De belles harmonies vocales, et qui a tout de même produit près de 20 albums.
" Forget me not " ou " Last morning " vous en donneront la saveur.
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Photo 7) Jethro Tull, This Was, Chrysalis 85683 IT, 1968, estimation 30 euros*
Le premier album du groupe.
Très inspiré blues, avec Mick Abrahams à la guitare. Qui a ensuite quitté le groupe pour fonder Blodwyn Pig, dont je vous recommande les albums.
En effet, Ian Anderson souhaitait changer d'orientation, non pas sexuelle, mais musicale, pour se rapprocher d'un style plus folk-rock progressif.
Ce qui explique le départ de Mick Abrahams...
De plus, l'enregistrement de This Was est d'une qualité hors du commun. On croit entendre le groupe dans son salon...
Photo 8) Lynyrd Skynyrd, Pronounced Leh- nerd- skin- nerd, MCA records, 201736, 1973, estimation 35 euros*
Leur premier album aussi. Avec " Tuesday's gone ", le tout premier morceau du groupe que j'ai entendu à la radio, dans un transistor posé à côté de mon lit, un soir vers 22 heures. Je suis devenu fan d' un seul coup.
Du blues rock country sudiste, une vie dissolue, un accident d' avion, seul Gary Rossington , guitariste depuis les débuts, est encore de ce monde.
Photo 9) The Moody Blues, In search of the lost chord, DERAM SML 711, 1968, estimation 20 euros*
Pop classique, teintée d'orientalisme, sonorités inhabituelles, utilisation du Mellotron, telles sont les caractéristiques essentielles de ce vinyle. Une " intelligence " créative remarquable.
Ce disque préfigure le son des MB pour les quelques albums suivants, c'est aussi son mérite.
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Photo 10) The Outlaws, " sans titre", Arista ARTY 115, 1975, pressage UK, estimation 20 euros*
Groupe de rock sudiste, moins connu que Lynyrd Skynyrd.
Écoutez " Green grass and high tides " , leur morceau de bravoure pour contrer le " Free Bird " de LS.
Long morceau, avec solos de guitare endiablés et splendides.
D'ailleurs, Hughie Thomasson, l'un des guitaristes du groupe, a ensuite joué de longues années avec Lynyrd Skynyrd .
Du très bon rock sudiste que ce LP.
Photo 11) Poco, Crazy eyes, Epic SEPC 65631, 1973, pressage UK, estimation 15 euros*
Poco, groupe américain, de style rock folk. Premier LP en 69.
Meilleur à mon avis depuis l'arrivée du guitariste Paul Cotton, ex "Illinois Speed Press".
Peu connu de ce côté de l'Atlantique, malgré une quinzaine d' albums.
Notons que son bassiste, Timothy Schmitt, est depuis des décennies détenteur du même instrument chez les Eagles.
Sur "Crazy eyes", "Brass buttons" et "Magnolia" sont à écouter ou découvrir d'urgence. Le deuxième titre est de JJ Cale, mais bien supérieur dans son interprétation.
Photo 12) Seals and Crofts, Summer breeze, Warner Brothers, BS 42629, 1974, estimation 17 euros*
Deux anciens membres du groupe de rock'n’roll " The Champs " et leur hit " Tequila ".
Après conversion à la religion "baha' hie", formation de ce duo aux chansons et harmonies très douces et aux paroles toujours positives.
Un peu comme si Alice Cooper s'était reconverti en moine bouddhiste...
A écouter en priorité: le morceau " Summer breeze ".
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Photo 13) The Searchers, Smash Hits, Marble Arch, MALS 640, Pye Records, 1966, pressage UK, estimation 40 euros*
Un groupe anglais de plus, qui a tenté de prendre le train en marche dans le sillage des Beatles.
De très bonne facture toutefois, avec " Needles and pins ", " Sugar and spice ", ou " Love potion nr 9 ".
De Liverpool, et très agréable à écouter.
Photo 14) Steamhammer, Reflection, CBS 63611, 1969, estimation 50 euros*
Égaré dans la mouvance "british blues boom" des années 60, Steamhammer est injustement oublié. D'autres ont eu plus de notoriété, à l'instar des Bluesbreakers de John Mayall ou de Fleetwood Mac.
Assez progressif, avec effets techniques ou flûte, prenez connaissance de "Water" , "Junior' s wailing" ou "Down the highway".
Photo 15) Johnny Winter, The progressive blues experiment, Sunset SLS 50264, 1969/1974, pressage UK, estimation 25 euros*
Sur la pochette, il est écrit en anglais, mais après traduction dans la langue de Voltaire, cela donne: "Avant la session, il y avait Johnny et sa guitare. Durant la session, Johnny est devenu la guitare"...
Enregistrement de haute qualité et efficacité redoutable.
" Rolling and tumbling " et " Tribute to Muddy " , deux titres à découvrir d'urgence.
Pour la petite histoire, j'avais vu et entendu Johnny Winter à l' Olympia de Paris quelques mois avant son décès.
Très affaibli, incapable de marcher seul, doublé d'un jeune guitariste qui rattrapait ses solos...
Décédé finalement dans une chambre d'hôtel dans une petite commune proche de Zurich, en Suisse.
Un de mes guitaristes préférés...