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HISTOIRES DE DISQUES

Eté 69... Jane B
évocation au travers de vinyles
de ma collection

1er août 2023

(*) Les cotations mentionnées s'entendent pour des vinyles en état neuf, dans le cas contraire un barème "d'usure" doit être appliqué. Les disques sont présentés chronologiquement. Lien vers la grille codifiant l'état des disques.

Sauf mention contraire pressage français.

Disques présentés en ordre chronologique exceptés ceux du même artiste qui sont regroupés. Si deux dates indiquées la première est celle de la réédition présentée, la seconde celle du tirage du pressage original.

SP Je t’aime moi non plus, Fontana 260 196 MF, 1969, estimation 15 euros*

1969… après-midi brûlante d’août, je suis affalé à l’ombre au milieu du troupeau de chaises et tables souvent vides d’une brasserie sur le front de mer de Royan. Les filles commandaient souvent le nouveau soda qui venait de sortir, le Banga, désormais redoutable concurrent d’Orangina…

La plage, la mer, le farniente, une chanson passe souvent sur le juke-box « Jane B »… Quelque part on avait tellement entendu « Je t’aime moi non plus » que d’un commun accord ceux qui nourrissaient de pièces la machine à musique choisissaient constamment le « back side » du petit 45 tours. « Jaine Biiiiiii »… cette voix qui monte haut, léger accent british, c’est vraiment la bande son de cet été 69. (Un autre morceau passait souvent, le « Voices in the sky » des Moody blues…) Personnage incontournable de l’époque, Jane Birkin est donc décédée le 16 juillet dernier. C’est surtout l’égérie de Gainsbourg que nous sommes nombreux à évoquer. Mais il faut reconnaître qu’elle produisit plusieurs albums en solo qui resteront dans les mémoires. Donc, à la demande de Christian le sarladais (il se reconnaîtra) à travers mes vinyles ayant rapport avec Jane Birkin, je vais essayer de parler d’elle sur cette page.

Hormis la chanson ne pas oublier la liste impressionnante de films dans lesquels elle a joué ainsi que dans une dizaine de pièces de théâtre. Trois César, un Molière…

LP Jane Birkin
Serge Gainsbourg, Fontana 885 545, 1969, pressage canadien,
estimation 100 euros

Ce disque a été acheté il y a… très longtemps, parmi un lot à une visiteuse canadienne du site. Elle avait pas mal de choses intéressantes… Le problème pour ce genre de transaction c’est le port. En général « on » choisit le transport par bateau qui est moins cher mais extrêmement long, interminable, on peut penser à la marine à voile… Il est identique à la version originale française question contenu. Donc ce vinyle a l’aspect habituel des vinyles US et canadiens, carton non brillant, un peu épais, impression susceptible d’être marquée au moindre frottement. Quatre chansons sont interprétées par Jane Birkin et sept par Gainsbourg. N’oublions pas l’apport de Jane dans « Je t’aime moi non plus », « 69 année érotique »… Pour les plus jeunes il faut rappeler le choc de certaines chansons de Gainsbourg pour la plupart des gens au niveau des allusions sexuelles. Certes 68 était passé mais nombre de conservatismes avaient la vie dure (encore de nos jours d’ailleurs où pire ils semblent augmenter…)

LP Histoire de Melody Nelson, Philips 6325071, 1971/1975,
estimation 70 euros

Cet album concept, qui eut à l’origine un succès très limité, est avec le temps devenu culte. Jane Birkin n’y intervient que de façon très anecdotique. Il est cependant établi qu’elle fut la muse inspiratrice du personnage de Melody Nelson alors… En plus sa photo sur la pochette, ce disque est vraiment lié à son image. Ne pas oublier la participation du compositeur-arrangeur Jean-Claude Vannier. On peut dire que le son, les paroles, la musique, tout est élaboré avec précision et surtout talent, un sacré album… D’après notamment Vannier les conditions de la réalisation du disque furent pourtant assez « rock and roll ». Au point que tous les musiciens ayant participé aux sessions ne sont pas connus. Je note Jean Luc Ponty au violon, les jeunesses musicales de France (!) ont participé aux cœurs, les musiciens de l’opéra de Paris… Bien que je ne possède qu’une réédition, la cotation témoigne de l’intérêt de cet album a pour beaucoup de collectionneurs. Du coup j’ai acheté une réédition « récente » pour ne pas abîmer la première version que j’ai achetée. Selon le mag « Rolling Stone » (édition française) il est classé quatrième album de rock français.  Une vidéo fut réalisée par Jean-Christophe Averty sous le titre « Melody » elle aussi mérite l’intérêt…



LP Ex fan des sixties, Fontana 6325 353, 1978,
estimation 35 euros

La chanson « Ex fan des sixties » on le sait fut un énorme succès, autant pour sa mélodie que ses paroles porteuses de nostalgie. Seulement quelques années après les swinging sixties, Gainsbourg a su évoquer le premier en chanson cette période que certains d’entre-nous ont eu la chance de vivre… D’autres chansons permettent d’apprécier la diversité de sources d’inspiration de l’homme à tête de chou. L’image de sex symbol de Jane est encore largement sollicitée.

Le montant de l’estimation de cet album… certes c’est l’original… m’a surpris. Il semble être donc davantage recherché tout en étant plus rare… Peut-être l’aspect emblématique du titre ? Je pense toutefois que l’annonce de son décès a peut-être gonflé le tarif, qui risque redescendre un peu dans la futur… N’oublions pas que ces montants sont fluctuants, à l’image de la notoriété, de l’offre et de la demande, voire même sensibles à ce qui ressemble à une forme de « petite » spéculation.


LP Baby alone in Babylone, Philips 814524-1, 1983, estimation 15 euros

Cinquième album et surtout le premier après la séparation avec Serge Gainsbourg. Cependant toutes les chansons sont de ce dernier. A noter la participation d’Alain Chamfort (« Baby Lou »). « Fuir le bonheur de peur qu’il se sauve » peut être considéré comme une reprise de « Pull marine » interprété par Adjani, tant les mélodies se ressemblent. « Norma Jean Baker » aurait mérité plus de notoriété je trouve la musique pas mal… « Les dessous chics » reste une de ses interprétations phare. « Baby alone in Babylone » c’est vraiment fait pour la voix de Birkin. N’oublions tout de même pas que la musique est la Symphonie numéro 3 de Brahms, en tout cas un grand succès de plus. Ce disque eut un énorme succès et obtint à ce titre le prix de l’académie Charles Cros et fut disque d’or. L’estimation, contrairement à l’album présenté précédemment, paraît plus refléter les prix pratiqués habituellement.




LP Lost song, Philips 830 894-1, 1983, estimation 15 euros

Toutes les chansons de Gainsbourg sauf deux sur ce sixième album de Jane Birkin. Comme toujours le disque est agréable à écouter. En plus les chansons sont un (tout) petit peu moins connues ce qui permet une sorte d’attrait de la « nouveauté » qui n’est pas déplaisant. La photo de couverture surprend un peu, on n’est pas certain de la reconnaître. Illustration de l’aspect photogénique de son visage dont elle tirera parti durant les débuts de sa carrière. « Lost song » reste une chanson que j’aime bien écouter.










LP Quoi, Philips 826 759 I, 1985, estimation 20 euros

Première compilation de Jane Birkin. Seize ans après « Je t’aime moi non plus » dans la version studio originale, en tout cas ça y ressemble débute cet album. On y retrouve plusieurs chansons contenues dans le live de 1987 que je présente également. « 69 année érotique » essaie de tabler de nouveau sur l’aspect « sulfureux » (pour l’époque) … « Ex fan des sixties » aurait pu être le nom de ce site…

Toujours la même problématique pour les compils, certes des « fourre-tout » mais pouvoir écouter pas mal de succès éparpillés sur divers albums, le tout en son analogique, et en plus en principe pas trop cher… De nouveau le calcul « après le décès » pour l’estimation du disque semble refléter une légère surcotation… Les vinyles de Jane Birkin, tirés en grande quantité, sont relativement (pour l’instant) faciles à dénicher en occasion, les prix bas étaient la norme.




2 LPs Jane Birkin au Bataclan, Philips 834037 1, 1987, estimation 40 euros

« Jane B » est la première chanson de ce double disque. Elle interprète dix-neuf chansons de Gainsbourg, parmi les meilleures de son répertoire. La vingtième c’est « Avec le temps » de Léo Ferré, elle s’en tire bien. Un disque que je recommande, je ne sais pas s’il est réédité mais en tout cas en occase il doit se trouver. Bonne qualité du son, bon orchestre, le résumé d’une carrière, comme c’est souvent le cas avec les disques en public. C’était il y a 36 ans, à l’époque elle avait les cheveux courts… Là encore l’estimation m’a laissé perplexe, certaines propositions de vente en EX+ à 100 euros… Soyez prudents en achetant, mais il est vrai que ce disque est, hormis pour son côté « historique » le « Jane Birkin Serge Gainsbourg » présenté en début de page, le plus intéressant à mon avis au niveau de l’écoute.