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HISTOIRES DE DISQUESIke et Tina Turner 1er juillet 2023 |
(*) Les cotations mentionnées s'entendent pour des vinyles en état neuf, dans le cas contraire un barème "d'usure" doit être appliqué. Les disques sont présentés chronologiquement. Lien vers la grille codifiant l'état des disques. Sauf mention contraire pressage français. Disques présentés en ordre chronologique exceptés ceux du même artiste qui sont regroupés. Si deux dates indiquées la première est celle de la réédition présentée, la seconde celle du tirage du pressage original. |
Donc comme il se doit vu la triste actualité liée (notamment) au décès de Tina Turner, je vais essayer de présenter mon approche personnelle de Tina Turner à travers certains des vinyles que je possède d'elle, en solo ou en duo avec Ike Turner. J’ai pensé séparer par thèmes les différents disques. Il faut noter l’apparition au moment de la séparation d’Ike et Tina en 1974 de différentes compils que je nomme « discount » vu les labels non officiels connus pour la « revente » d’enregistrements anciens de célébrités. Ike avait gardé tous les droits d’exploitation du duo « contre » la possibilité pour Anna Mae Bullock de conserver son pseudo, sa seule richesse : « Tina Turner ». On sait qu’ensuite suite à pas mal de cafouillages et périodes de « récupération » après les événements subis le retour de Tina Turner en solo cassa la baraque au niveau succès planétaire. Pour moi cependant, au niveau musical, encore une fois « c’était mieux avant ». Ce rythm and blues originel âpre, ultra percutant me plaisait davantage. La relation sulfureuse avec Ike Turner, un sale type qui frappait Tina, trafiquant de drogue... mais un grand bluesman US classé comme tel dans les anthologies officielles du blues traditionnel. Lui + Tina, c'était de la dynamite. Même si cela peut choquer sans Ike Tina c'était moins "bien" en tout cas pour moi. De la musique du diable elle est passée à la grande variété pop internationale... En tout cas en tant que femme elle s'est libérée d'un tyran violent c'est le plus important.
Albums studio de Ike and Tina Turner
Photo 1 — The Hunter, 1969, Pathé Marconi C062-91260, estimation 45 euros*
Sixième album studio de Ike and Tina Turner avec un son très blues. Il eut une audience relativement « moyenne ». Personnellement ce style brut me plait toujours beaucoup, même avec le temps passé. Aucun morceau connu largement, du moins pour des oreilles françaises. Rythme syncopé, la voix de Tina à laquelle la guitare d’Ike répond avec des sonorités aigues, des cuivres en arrière plan… J’aime.
Photo 2 — Workin’ together, 1971, Liberty LST-7650, estimation 35 euros*
Leur septième album studio et sans doute le plus connu du duo. Il contient leur adaptation de « Proud Mary » du Creedence clearwater revival, énorme succès qui leur permit d’obtenir un Grammy Award. Il contient également des morceaux écrits par Ike ainsi que deux autres adaptations, cette fois-ci des Beatles, « Get Back » et « Let it be ».
Photo 3 —Single Proud Mary, 1971, Liberty Lib 56 216 / Ce single passait pas mal sur les juke box. Pour écouter avec un budget minimum leur adaptation de « Proud Mary » il fallait acheter ce single, faute d’avoir les moyens de s’acheter le double live enregistré à Paris qui lui présente la version bien plus intéressante et longue en public. Un style bien plus sulfureux, presque obscène entre Ike, Tina et les Ikettes…
Photo 4 — Live in Paris, 1971, double album, Liberty LBS 83 468, estimation 45 euros*
Sur scène ils étaient vraiment très bons… Je recommande ce double vinyle, quitte à n’avoir qu’un disque d’eux. En plus c’est leur concert à l’Olympia qu’ils ont choisi d’enregistrer sur leur premier album en public alors… Après une intro d’Ike, trois chansons interprétées par les sulfureuses Ikettes mettent l’ambiance. Puis le duo interprète un medley avec deux adaptations : « Gimme some lovin » (Spencer Davis Group) et « Sweet soul music » (A Conley, O Redding, Sam Cooke). Un peu plus loin, sur la face 2, après « Come together » des Beatles leur version de « Proud Mary » de près de neuf minutes brûlantes… Sur le deuxième disque on notera le « Respect » (O Redding) et un morceau des Stones « Honky tonk women ». Le final de la quatrième face voit s’enchaîner trois classiques du r’n’b’ « I’ve been loving you too long » (7 minutes) puis « I want to take you higher » (près de cinq minutes) et enfin le classique interprété par Wilson Pickett « Land of thousand dances » (5 minutes)…
Photo 5 — Feel good, 1973, United Artists UAS 29377, estimation 20 euros*
Sur ce septième album studio toutes les chansons, à l’exception de l’une d’entre elles, sont écrites par Tina Turner. Un retour vers le style des débuts, toujours aussi percutant. Une seule adaptation des Beatles « She came in throught the bathroom window ». Là encore la guitare d’Ike et la voix de Tina se complètent, c’était vraiment un super duo (en tout cas musical)… A noter la photo de la pochette que je trouve particulièrement réussie, reflétant la « pêche » scénique de Tina.
Photo 6 — The world of Ike and Tina Turner, UAD 60043 (1973), double album live, estimation 40 euros*
Deuxième album en public, deux ans après celui enregistré à l’Olympia. Ces enregistrements proviennent de neuf pays européens qui ont vu le show se produire. Cela débute par l’adaptation de « Shaft » succès de l’époque après une présentation par un speaker rythmée par les sections de cuivres dans le plus pur style rhythm and blues… Ensuite nouvelle présentation de Tina (et des Ikettes) cette fois-ci, toujours les cuivres omni présents… Et là c’est la voix de Tina qui mène la danse. Différentes adaptations vont suivre dans l’ordre de Joe Tex, Beatles (trois morceaux), W Pickett, S Cropper, Rolling Stones, O Redding, Ben E King, Ellmore James… A noter l’absence de « Proud Mary » remplacé par leur autre grand succès le très atypique morceau réalisé avec Phil Spector « River deep mountain hight ».
Photo 7 — Nutbush city limits, 1973, United Artists UAS 29557, estimation 30 euros*
Onzième album studio, construit autour de la chanson « Nutbush city limits », composée et écrite par Tina Turner. On sait que Nutbush est la petite ville d’où elle était originaire. Elle s’est inspirée de ses souvenirs de son enfance pour le moins difficile pour ce titre. Le disque eut pas mal de succès, surtout en Europe, un million d’exemplaires y furent vendus. Je trouve la pochette assez réussie, j’imagine qu’elle exprime, vu la Rolls Royce symbole de richesse, la progression sociale spectaculaire de Tina, sa réflexion personnelle entre cette origine modeste et la notoriété…
Photo 8 — The gospel according Ike and Tina, 1974, United Artists UAS 29626, estimation 30 euros*
Nous arrivons au douzième et dernier album studio du groupe qui va se séparer cette année 1974 comme on le sait. Cette tentative de « moderniser » le gospel pour le remettre au goût de l’époque fut finalement assez bien accueillie. A noter l’utilisation « expérimentale » par Ike des nouveaux synthétiseurs qui permirent un renouvellement des arrangements musicaux de l’époque.
Ike and Tina compils et réédition « discount »
Photo 9 — So fine, 1968/1972, super 45 tours EP, Vivadisc VI 347, estimation 35 euros*
Curiosité « vinylistique » que cet EP publié plusieurs années après la fin de la diffusion de ce format de disques en France. On note le label « discount » Vivadisc qui indique qu’avec du vieux on essaie de faire du « neuf » avec la chanson phare et trois autres titres de leur neuvième album « So fine » de 1968. Je possède également un autre de ces EPs Vivadisc avec cette fois-ci de vieux enregistrements de Jimi Hendrix.
Photo 10 — So fine, 1968/1974, Musidisc 30 CV 1262, estimation 15 euros*
Sous un autre label discount, Musidisc, l’album « So fine » évoqué précédemment va être réédité cette fois-ci intégralement. Il m’a semblé logique de le présenter dans cette rubrique vu la démarche de réédition je dirais « opportuniste » et la pochette différente de l’original. Deux des albums réédités que j’ai dénichés et présentés ici furent publiés en 1974, date de la séparation musicale et « affective » entre Ike et Tina. Cette dernière avait accepté, en échange de la disposition du nom « Tina Turner », sa véritable richesse, de laisser tous les droits jusqu’en 74 au seul bénéfice d’Ike… J’imagine que tous ces retirages de titres anciens, donc au bénéfice dorénavant du seul Ike, dans ce contexte ne sont pas dus au hasard. En effet on en trouve pas mal. Malgré leurs cotations assez basses il me paraissent mériter l’intérêt de ceux qui apprécient le groupe car présentant des enregistrements peu connus.
Photo 11 — Black beauty, 1974, Musidisc 30 CV 1323, estimation 17 euros*
Donc là nous avons une compilation d’anciens titres qui semblent issus de différents albums parmi les premiers édités par le groupe.
Photo 12 — Golden empire, 1985, STH 30201, estimation 15 euros*
Même si elle est plus tardive, cette compil sous le nom de « Golden empire », sortie deux ans avant le décès d’Ike, paraît encore et toujours liée à la démarche « alimentaire » du propriétaire exclusif des droits du duo. On remarque sur la photo Tina avec son look adopté après la séparation avec Ike, « astuce » visant à faire oublier l’aspect ancien du contenu et récupération sans vergogne de la nouvelle gloire de Tina dans sa carrière solo. Il existe certaines versions de cette compilation avec double disque, de toute évidence il y avait du stock...
Carrière solo de Tina Turner
Photo 13 — Break every rule, 1986, Capitol 2406111, estimation 12 euros*
Ce sixième album de Tina comme on dit a cassé la baraque. Pleins de disques d’or seront décernés. Huit singles sortis de l’album furent classés dans les divers hit parade. Ce retour après plusieurs années d’absence de Tina, maintenant relativement âgée, a surpris tous les spécialistes et reste un modèle du genre. Avec un répertoire plus généraliste, tout en gardant une partie de son style notamment scénique elle a atteint une vraie célébrité planétaire.
Photo 14 — Tina live in Europe, 1988, double album, Capitol 790126, estimation 30 euros*
Tina c’était avant tout une bête de scène. Ce nouveau live où alternent nouveaux et anciens succès fut un grand succès. Bien entendu « Proud Mary » est toujours présent sur les shows. Au fil des tournées de nouvelles « mises en scène » apparaissent, certaines très sophistiquées (pyrotechnie, rajouts « parlés », lumières etc.) Mais l’idée scénique originale à savoir l’explosion sonore et chorégraphique après la partie introductive du morceau de CCR c’est du Ike Turner… Cela ramène malgré tout à l’idée que sans Ike Tina se serait jamais devenue aussi célèbre…
Photo 15 — Foreign affair, 1989, Capitol 7918731, estimation 15 euros*
Ce septième album solo fut vendu à six millions d’exemplaires dans le monde, particulièrement en Europe. Six singles en furent tirés qui devinrent encore de grands succès au hit parade. Un album que l’on trouve régulièrement sur les vide-greniers qui peut se négocier souvent à un prix assez bas. Quoique, avec le décès de Tina, on peut supposer une augmentation conjoncturelle du prix de tous ses disques...