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HISTOIRES DE DISQUES

1952/1970   l’électrophone,
le copain des baby-boomers

1er octobre 2024

J’ai donc décidé de rassembler sur une seule page des infos relatives à ces machines que j'aime bien. Je présente surtout celles que j’ai pu me procurer, raconte comment et pourquoi. Porteuses de nostalgie bien sûr, mais aussi que je trouve, pour certaines, assez esthétiques. La petite taille des Teppaz et Claude présentés ajoute à leur charme. Il s’agissait vraiment de jouets pour ados, cadeaux du certificat d’études. On les imagine assis en tailleur sur le sol, en cercle, avec les pochettes éparpillées, écoutant les Beatles un peu comme autour d’un feu de camp… J’ai volontairement réduit leur nombre d’abord parce que la gamme Teppaz n’est pas si importante que cela, en tout cas au niveau des appareils les plus emblématiques. Mais aussi pour une simple question de place. A l’époque les Teppaz n’étaient pas très répandus dans mon coin, problème d’implantation commerciale ? Je pense surtout à la question du prix, on voyait surtout des Radiola, Philips, voire de grosses machines comme le Thomson que « j’empruntais » à mes parents… Le pire dans cette histoire est qu’avant de pouvoir faire restaurer les électrophones j’en possédais deux que je désespérais de faire réparer dont un Claude « 320 » des années soixante-dix vraiment esthétique avec son tour en bois et son changeur automatique et un Radiola certes en bon état visuel mais pas trop attrayant question look… J’ai fini par les donner à un brocanteur et je regrette beaucoup le Claude une fois que j’ai réalisé qu’en étant un peu patient j’aurais pu par la suite le faire réparer par Monsieur M… Plus tard je découvris Arnaud Wintreberg via son site « Electro vintage » qui je pense est LE spécialiste des électrophones en particulier Teppaz. Il restaure de A à Z, refait même les garnitures des coffrets, utilise et vend de nombreuses pièces détachées, certaines neuves car ayant acheté le stock de la société Teppaz au moment de sa liquidation. Il possèderait une collection de plus de 2 000 électrophones !

Le plus ancien de ces appareils en ma possession :

La Voix de son maître, type 341, 1952. / Vous pouvez le visionner en action ainsi que les autres électrophones présentés sur ma page Facebook "Vinylman" (si vous êtes inscrit.e sur Facebook) VIDEO CLIQUER ICI Finalement un des premiers électrophones. Restauré par monsieur M. de Saint-Médard-en-Jalles. Ma fille connaissait ce monsieur, électrotechnicien retraité « qui adore faire marcher les appareils en panne ». Elle m’a offert ce « La Voix... », fabriqué juste un an après ma naissance et donc (lui aussi) parfaitement restauré… Cela m’a permis de faire la connaissance de Monsieur M. Par la suite je lui ai apporté plusieurs appareils en ma possession qui fonctionnaient très approximativement (lorsqu’ils marchaient).

Pour faire « jouer » cet électrophone, on peut parler vraiment de relique, il a fallu y adjoindre un préampli ainsi qu’une enceinte auto-amplifiée. Comme pour tous ces appareils jusqu’aux années soixante-dix il y a un « point mort » en fait une vitesse « zéro »… Le sélecteur de vitesse doit impérativement être positionné sur ce « 0 » de façon à ménager la mécanique et faire durer « la bête » plus longtemps sans réparation… Deuxième particularité, spécifique pour ce tourne-disques, lorsqu’on le fait démarrer, il faut délicatement pousser le plateau pour aider le moteur à vaincre l’inertie de ce dernier et ainsi « lancer » le disque au début de l’audition… En tout cas la qualité sonore est surprenante, il est vrai que l’enceinte ajoutée bien plus récente, joue un rôle…

Trouver un disque de 1952 pour la vidéo pas évident. Ce 25 cm d’Annie Cordy fit l’affaire. En général ces premiers vinyles reprenaient des chansons déjà publiées en 78 tours. Ces sortes de compils étaient parfois complétées par des chansons récentes de l’artiste.

Une précision importante les premières machines présentées sont « à lampes », seule les deux dernières sont « transistorisées »

Teppaz / Marcel Teppaz, à Lyon, fonda la firme homonyme en 1931. Entre autres il motorisa les gramophones ce qui était déjà une révolution technique. Mais ce n’est qu’en 1952 que les premiers électrophones furent produits. Cette date, correspondant au « Voix de son maître » précédent semble la vraie première diffusion concrète au niveau commercial des vinyles. Petits, esthétiques, fiables, pratiques, cela résume le concept Teppaz. 600 employés à l’apogée, cela matérialise le succès commercial. Meilleure entreprise française à l’exportation en 1962. Les pubs d’époque présentées résument l’essentiel de la production, en tout cas la plus célèbre. Le plus gros succès le Teppaz Oscar…

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Mon premier Teppaz : Oscar Senior (dit « Oscar II »), 1964/1968 / Il fut précédé par plusieurs modèles dans la chronologie de production Teppaz. Le premier connu est le « Présence » (1955-1962) un peu plus gros mais un des premiers appareils dans le concept « valise » avec le haut parleur constituant le couvercle. La gamme Oscar qui suivit eut un énorme succès auprès des teen-agers. Des millions d’exemplaires vendus. Le premier modèle avec le haut parleur « rond » fut fabriqué de 1964 à 1968. Le « mien », avec le haut-parleur « carré » est un peu plus récent, version légèrement restylée. On note la couleur rouge orangé « yéyé » qui marque l’évolution musicale de l’époque. Dans les films sur les années soixante c’est généralement un Oscar qui est représenté, vraiment le symbole d’une époque. Donc le mien fut déniché dans un vide-greniers il y a une bonne vingtaine d’années dans un joli petit village médocain nommé Salaunes. Il était en bon état visuel mais tout de même avec quelques petites « stigmates ».

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C’est le premier appareil que j’ai apporté à monsieur M bien plus tard pour sa restauration après la découverte de cette possibilité de réparation grâce à ma fille. Certes il fonctionnait mais « approximativement. » Il me conseilla aussitôt en cas d’achat de ne JAMAIS faire démarrer la bête avant de la lui apporter, des dommages supplémentaires pouvant être ajoutés, même en cas de fonctionnement « apparent ». Un jour, avant la restauration j'écoutais un disque et soudain... "Bang" une fumée grise sort de la grille de l'Oscar. Je le débranche et part en courant sur ma terrasse pour diminuer l'enfumement. Ensuite je me suis dit... il est fichu, je n'avais même pas osé l'ouvrir pour voir le carnage. Malgré tout je l'emmenai à M M. qui finalement, après le conseil de ne jamais faire tourner les machines avant son intervention, a pu le réparer. (Il me fit vite confiance sur ces questions, sachant que je ne choisissais qu’en très bon état visuel ce qui est très rare on s’en doute. J’en ai ainsi dédaigné impitoyablement des dizaines sur les vide-greniers car pas assez « clean »)
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Monsieur M avait toujours beaucoup de choses à réparer, généralement bien plus modernes et disparates. Finalement je n’ai jamais attendu beaucoup pour récupérer mes électrophones réparés. Une fois redevenu opérationnel, « l’objet » l’intéressait moins, il avait solutionné le mystère technique, c’était là son plaisir comme il me l’a dit. Nous avons donc tout pour nous entendre… moi c’était l’objet réparé le plus proche de l’état neuf qui me branchait et me branche toujours.

Claude modèle « Cadet », 1962, il ressemble à certains Teppaz et à mon avis est tout aussi attrayant. Il semble que ce modèle ait été fabriqué avant le Teppaz Oscar… Même époque, toujours à lampes ce tourne-disques m’a été offert. Il était déjà en très bel état au niveau apparence, une couleur « gris marbré blanc » elle aussi rappelant certains Teppaz. Mais la pointe de lecture était carrément de travers et il ne démarrait pas. Monsieur M l’a restauré parfaitement comme d’habitude. « Il y avait quand même pas mal de choses à faire » me dit-il. Il ajouta que d’après ses recherches seulement soixante-dix exemplaires avaient été fabriqués… Il avait même entrepris de le nettoyer car il le trouvait vraiment sympa comme moi. Vous pouvez le visionner en action ainsi que les autres électrophones présentés sur ma page Facebook "Vinylman" (si vous êtes inscrit.e sur Facebook) VIDEO CLIQUER ICI

Au sujet de ces appareils à lampes et même les premiers transistorisés monsieur M m’a conseillé une autre précaution. Il n’est pas certain qu’ils soient protégés contre les variations de tension, même ceux des débuts seventies. Il m’a donc suggéré d’acheter un transformateur de façon à ne jamais dépasser le 220 volts lors de l’utilisation. Il paraît que dans notre coin parfois il y a des surtensions assez fortes. Donc sur certaines photos et vidéos vous verrez apparaître un truc rouge avec la marque « Vevo » c’est de cela qu’il s’agit. Encore un appareil à ranger mais on n’est jamais trop prudent.

Teppaz Transitradio, 1967-1970 / Je peux le nommer aussi le « spécial Arnaud Wintreberg vu que je le lui ai acheté. Restauration nickel, il est même garanti. Bien entendu le prix de revient est plus élevé mais ce modèle je le voulais vraiment nickel. En plus pour le trouver sur les vide-greniers, en bon état, je pense que vu mon âge je n’aurais pas eu le temps au niveau des probabilités… Le modèle Tourist, qui a servi de base à cette version lui est commercialisé depuis 1963. Il reste un de mes objectifs d’achat bien que ressemblant à mon Transitradio car certaines décos extérieures étaient vraiment « yéyé ». C’est la version « tissus écossais » que j’aimerais bien acheter… Pour en revenir à mon Transit radio on a donc un tourne-disques et une radio, le tout transportables (piles) mais aussi secteur. Lorsqu’il est positionné couvercle fermé et sa grande antenne déployée, avec la grille du baffle « agressive » il fait penser aux premiers satellites sixties… Vous pouvez le visionner en action ainsi que les autres électrophones présentés sur ma page Facebook "Vinylman" (si vous êtes inscrit.e sur Facebook) VIDEO CLIQUER ICI

La problématique des radios anciennes c’est la disparition de ce qu’on nommait « grandes ondes ». On ne peut plus écouter les radios… La solution choisie par Arnaud est de supprimer les grandes ondes et les remplacer par une installation Bluetooth. Cela permet, via son téléphone portable « d’envoyer » suivant les logiciels utilisés le son des radios FM, de Youtube, etc.

Teppaz Balad, 1967 / Là il s’agit de mon Teppaz le plus « récent ». Il y en a pas mal d’autres qui ont été produits les années suivantes, jusqu’à la disparition de la firme donc d’un look encore plus moderne, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas attrayants. Trouvé lors d’un vide-greniers estival en Charente-Maritime. Pas d’hésitation, vu son état visuel quasiment neuf je l’ai acheté. C’était il y a une quinzaine d’années, il fonctionnait à peu près malgré son aspect fringant. Je l’avais donc utilisé sans vérifier l’intérieur, je ne connaissais pas encore monsieur M… qui n’aurait pas apprécié. Ce dernier a eu tout de même eu des choses à faire pour améliorer ses performances et sécuriser son fonctionnement.

On peut observer l’évolution technologique notamment avec les matières employées. Adieu bakélite, du plastique et du métal, bras tubulaire dans l’air du temps… formes « géométriques ».

En conclusion je demande votre indulgence pour les vidéos d’illustration. Elles ont été réalisées rapidement « sur un coin de table ». Il s’agit avant tout d’essayer de recréer l’ambiance d’écoute de ces époques et appareils éloignés de nous dans le temps.

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