LP Go away from my world, London PS 452, 1965 pressage USA, estimation 50 euros*

De nombreuses biographies rappellent sa vie finalement complexe, entre notoriété people, chanson, cinéma… Descentes aux enfers suite aux abus divers, réapparition avec une voix rauque matérialisant les souffrances… Je vais me borner ici à raconter, comme je le fais souvent, mon modeste vécu, surtout de teenager, autour de Marianne Faithfull. Bien entendu j'illustrerai ce texte avec les disques d’elle que je possède, finalement pas si nombreux…

EP Yesterday, Decca 457.097 M, 1965, 40 euros*

1964, bar le Perroquet à Bergerac. Au fond de la grande salle il y avait des Flippers et un juke-box. « As tears go by » passait souvent, nous pensions à Marianne Faithfull et avions tous le béguin pour elle. Elle était pardonnée d’avance de nous tromper avec Mike Jagger, un de nos dieux vivants… Elle avait choisi un des plus grands, alors rien à dire… Pénurie de pièces de 20 centimes dans nos poches, en plus du Juke-box les « Tilt », véritables pompes à fric… Alors Daniel, à chaque fin de « As tears go by » s’approchait du Seeburg. Coup de tête à droite, puis à gauche pour pister la patronne… Et délicatement, presque amoureusement, de petit coups d’épaule sur la machine. « As tears boum dzzzouiic » « go…boum dzoouiiic » et enfin la chanson pouvait reprendre à son début… Bien évidemment à chaque fois le 45 tours devenait de plus en plus « craquant »… C’était le prix à payer mais ainsi nous pouvions carrément entendre Marianne en boucle.

LP compil sixties, Decca-Impact 6886 031, 1976,
estimation 15 euros*

LP As tears go by, Decca 6495 114, 1981, estimation 12 euros*

1967, c’était l’été, avec trois copains nous campions à « Bonne anse », près de Royan. Nos tentes sur le sable, tout près de la mer, juste à côté d’un parc à huîtres grâce à mon oncle qui était comptable dans l’entreprise. Bref ce soir-là nous prenons nos vélos, suivons la route jusqu’au casino de Pontaillac, perché sur la plage. Son cinéma proposait « la Motocyclette », le film branché de l’époque avec son duo Marianne Faithfull/Alain Delon. Ce dernier on se demandait ce qu’il fichait là, il n’avait pas le look rock and roll, loin de là… Mais Marianne… pour des ados la scène de la combinaison cuir noir avec la longue fermeture éclair qui s’ouvre lentement… Les grosses motos… A la sortie, nous rappelant une scène du film, sur nos vélos nous crions (de mémoire) « 1,5 pour l’avant, 2 à l’arrière » en montrant les roues de nos vélos, ce qui amusait les vieux qui reprenaient leurs autos devant le casino…

LP Broken english,
Island 9123 052, 1979, estimation 20 euros*

LP Dangerous accointances, Island ILPS-9648, 1981, estimation 12 euros*

Marianne eut après « As tears go by » un certain succès en interprétant des reprises de chansons pop de l’époque. Les compils que je possède les rassemblent. Et puis, on le sait il y eut la disparition et bien plus tard la redécouverte d’une nouvelle Marianne Faithfull, déjà empâtée et surtout une nouvelle voix rauque…

Elle participa aussi à quelques films et finit par sortir de mes centres d’intérêt pour y revenir au fur et à mesure de l’achat d’occasion bien sûr, des vinyles présentés ici.