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1. Enrico Macias... J’ai jamais trop aimé ce chanteur, du moins ses chansons car le personnage paraît sympa. A l’époque, ignorant tout du Nord, ses «Gens du Nord» me paraissaient effectivement très opportunistes... Plus tard j’ai réalisé que ces paroles correspondent tout à fait à mes sentiments après «y avoir été»... 2. Jacques Brel... «Nos amis les mineurs» ce livre-disque dans lequel le grand Jacques est « simple » récitant, intéresse beaucoup les collectionneurs vu sa cotation. A l'intérieur se trouve un livret (8 pages) qui explique du début à la fin la journée d'un mineur (avec photos). Réalisé avec la collaboration du «Service des Relations Publiques et Sociales des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais». Cet aspect est moins sympathique à mes yeux. Brel se place «du côté des patrons» sur ce disque lui aussi démagogique et très confidentiel (500 exemplaires). Destiné sans nul doute à la bonne conscience des décideurs locaux et évitant d’évoquer la silicose, les accidents, les luttes syndicales... Mais glorifiant surtout «la «grandeur du métier de mineur et les bienfaits apportés par le charbon à l’économie de l’après-guerre»... 3, 4. Raoul de Godewarsvelde... autre grand disparu, plus récent. Je retiens surtout sa voix graillonneuse à souhait... «Quand la mer mooontheeeeeeuuuuu...» «Des moulheueeeuuuus aaavec des friiiiteheuuuuus... et vive le maaaanekeneuuuu piiiiiiisseheeeuu et viiiiive les bruuuuxellois !». Le personnage et certaines de ses chansons évoquent ces régions nordistes de façon très réaliste. 5, 6, 7. Edmond Tanière... Dans les corons, dans les modestes salons près du gros poêle où on m’offrait «une pinte» l’électrophone... Accrochés au mur les «javelots» sorte de «grand» jeu de fléchettes remplaçant la pétanque lorsque ça «caillait»... «Comment tu connais pas Edmond ?» Edmond Tanière, à la fin des seventies était la star locale, révélée par la radio pirate «Radio Quinquin». Beaucoup à dire sur les luttes syndicales dont cette radio était le porte-drapeau. Envahie par la police, matériel saisi et reconstruite inlassablement... Et sur ses ondes revenait souvent un chanteur chti pur jus, Edmond Tanière... Les deux chansons les plus connues «Du haut de ce terril» et «une goutte de jus» (titres originaux en chti) ne masquent pas un répertoire que j’adore. Du vrai folk français... Et en écoutant attentivement qui a un aspect «protest song»... Il mourut des suites d’un accident... de mobylette nouveau rapport involontaire avec Renaud et son Gérard Lambert. En lisant ses textes, on a une chronique des corons, de ce monde qui va disparaître mais reste toujours présent dans les souvenirs de beaucoup... 8. La mine cris et chants... Ce disque évoque cet aspect fier des mineurs... Imaginons qu’ils ont osé faire grève du temps où les Allemands contrôlaient les mines... A la sortie les SS les attendaient... Pauvres mais fiers, et pas seulement du temps de «Germinal». Jusqu’au bout ils se sont battus pour défendre leurs intérêts, ils on souffert de ce métier extrêmement dur... Face aux fusils puis plus tard aux CRS ils étaient toujours debout fièrement... Cette «médecine des Houillères» qui déclarait un mineur silicosé à 20 % par opposition à la médecine indépendante qui estimait cette maladie à 60 %... Nul doute que ces pauvres mineurs ne coûtaient pas cher en terme de durée de retraite... Très vite «partis» souvent seules les veuves s’accrochaient à ces vieux corons, les maris morts depuis longtemps. Cette tradition revendicative était toujours présente lors de mon séjour, nombre de photos prises durant les conflits étaient fièrement accrochées. 9. Une compil qui reprend des chansons nordistes, notamment d’Edmond tanière bien sûr. Ils ont leurs artistes, leur hit parade pour faire la fête entre eux. Certes il s’agit de chansons souvent très populaires. Mais ils affirment ainsi leur existence, leur culture, par opposition aux productions musicales nationales. 10. Ecouter Brel chanter «autrement qu’en Français» sa Belgique m’a intéressé. Sa voix évoque si bien «ce plat pays» où le vent glacial des confins de l’Europe vient parfois «vous glacer jusqu’aux os»... 11. Pierre Bachelet... A repris le «concept» d’Enrico Macias avec «Les Corons»... Cela a marché également, autant dans toute la France que dans le Nord. Cette chanson est même devenue un hymne qu’hurlent les supporters de foot nordistes. La cotation très basse illustre l’énorme quantité de 45 tours en circulation. 12. Renaud... Lors de ma «découverte» d’Edmond Tanière, je m’étais étonné que personne ne reprenne ses chansons au niveau national... Le passage occasionnel de Renaud Séchan lors du tournage de «Germinal» a réalisé bien plus tard ma «prédiction»... Sans complexe, il a repris les grands classiques d’Edmond. Le patois nordiste avec l’accent «titi parisien», il y a finalement peut-être un rapport... Ce vinyle publié à une époque où régnait le CD, vu sa rareté a généré une cotation significative. |
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