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Que cela soit la période "rock and roll" pionniers et le début (1966) de ce qu'on appela en France "pop music" les morceaux de musique étaient invariablement inférieurs à trois minutes. Il fallait faire "un hit", passer à la radio c'était le but pour percer et vendre... Pourtant les microsillons furent conçus en fonction de la durée des longues œuvres de musique classique. Les "voisins" du jazz, eux aussi, avaient des prestations longues mais la pop, au tout début, non.
L'apparition des morceaux longs est très importante. Elle matérialise le passage du courant pop-rock à une maturité qui le rehausse au dessus d'un simple produit commercial uniforme. L'aspect instrumental, en cette fin des sixties est de plus en plus mis en avant. Il coïncide également avec le courant dit du rock progressif et les expériences psychédéliques qui fleurtaient avec le classique, la musique contemporaine, le jazz. Je ne cherche qu'à évoquer les morceaux "longs" qui m'ont interpellé à l'époque, bien entendu il y en eut bien d'autres ! Normalement les évocations auraient dû suivre la chronologie de la première parution de chaque vinyle. Trois exceptions cependant : le morceau de Johnny Rivers "John Lee Hooker", la prestation de Jimi Hendrix au festival de Monterey, et "The End" des Doors. J'ai en effet suivi avant tout l'ordre dans lequel j'ai personnellement découvert ces musiques. Ces trois derniers morceaux, je les ai découverts plus tard que leur parution officielle. Certes certains commentaires que je me risque à faire vont être du déjà entendu pour les spécialistes sixties nombreux sur ce site, mais, fidèle à l'esprit du site, j'exprime simplement mon ressenti. Des titres comme "Get Ready" sont finalement "commerciaux" mais ils m'ont tout de même marqué par les souvenirs personnels qui y sont associés...
(1965) Rolling Stones "Goin Home" (11 ') album "Aftermath"
En l'an de grâce 1965, lorsque j'entendis ce long morceau sur une radio (!), je fus interpellé et surpris. J'étais à Royan, en été, dans le jardin de la maison de mes parents, un transistor crachouillait à proximité (pas de modulation de fréquence...) Les Stones ! Le programmateur avant donc osé enfreindre le tabou des "2'35'' de bonheur... Ce "Goin' home" était fabuleux, Jagger éructait, gémissait, les guitares tour à tour explosaient, chuchotaient, Brian à la harpe, la basse de Bill. Sans parler des percus, du piano de Stu, de l'harmonica de Mike... Pas de longs solos pourtant, Keith déclarait d'ailleurs "les solos c'est de la b......" je ne suis pas loin de penser qu'il a raison après certains excès qui vont suivre dans d'autres groupes. Cet album "Aftermath" est considéré par beaucoup comme le meilleur des Stones. Ces derniers, du haut de leur notoriété, osaient les premiers présenter quelque chose de plus ambitieux musicalement parlant. Ils faisaient fi du hit parade, il est vrai qu'ils avaient du stock dans ce type de morceaux courts et percutants musicalement. "Goin home" fut hélas très peu joué en live par les Stones... La légende dit qu'il a inspiré les Doors qui ont allongé leur chanson "the End" également à 11 minutes.
(1967) Flower Pot Men "Let go to San Francisco" (6' 40'') (partie 1/4' partie 2/2' 40)
Ce titre fut créé par des "requins de studio" américains de l'époque. A noter parmi ces derniers la présence de John Lor, futur membre fondateur de Deep Purple. L'orgue d'ailleurs joue un rôle primordial sur la structure du morceau. Les vocaux étaient dans le style de l'époque, genre Mamas and Papas, Beach Boys, voire Who. Ce fut un succès énorme, mode des hippies oblige. Mais on n'entendait que la première partie tout de même de quatre minutes. Je découvris sur le verso la deuxième partie de ce thème coupé en deux pour entrer sur un single fortuitement sur un juke box. Pris dans son ensemble le morceau changeait de nature. Il s'agit d'un mini opéra rock avec intro et dénouement, là encore on change de statut musical et c'était relativement nouveau. Suite au succès de ce morceau, le groupe Flower Pot Men fut créé finalement artificiellement. Le nom se doit d'évoquer les beautiful people (hommes pots de fleurs) avec en prime l'évocation indirect via le terme "pot" du cannabis. Le groupe disparut au début des années soixante-dix.
(1967) James Brown "Cold Sweat" (7 ') de l'album "Cold Sweat"
A la même époque que les Flower Pot Men, sévissait parmi bien d'autres l'inventeur de la musique funk, James Brown. Lui aussi, vu sa notoriété pouvait se permettre de faire un hit avec un morceau long, même coupé en deux sur le single. On l'entendait à la radio, comme d'habitude la première partie uniquement. J'ai fini par acheter le truc tellement il me prenait la tête. Du James Brown mis à part quelques titre courts qui passaient à la radio, c'était finalement confidentiel à l'époque, vu la nécessité d'acheter des coûteux albums. Etonnant "Salut les Copains" qui faisait cohabiter James Brown et Gilbert Bécaud !
(1967) The Chamber Brothers "Time has come today" (11') de l'album éponyme
Time has come today ! On l'entendait en version courte réduite à une face sur le single. Mais là encore en boîte j'ai pu auditionner l'intégralité de "l'œuvre". Une ambiance science fiction étrange différente de la tonalité du reste de l'album. Ce dernier, que j'ai fini par m'acheter a un son résolument soul contrastant avec "Time has come today". Ces groupes soul mixtes défrayaient la chronique. Otis Redding également avec un orchestre mixte, etc, sorte de world music soul. Ce morceau et ce groupe, hormis ce succès temporaire, est injustement tombé dans l'oubli, du moins en France mis à part les fanas de soul music. Ils sont des exemples parfaits de la soul psychédélique avec Ike Turner, Sly Stone...
(1968) Pink Floyd "A saucerful of Secrets" (11' 57'' version album éponyme)
Deuxième album du groupe, encore avec Syd Barett... Plus que tout autre ce morceau raconte une histoire. Très calme au début, orgue et montée dramatique, ensuite la partie dite Syncopated Pandemonium (« pandémonium syncopé ») violente, batterie guitares gong, piano.... Soudain un « signal d'orage » (Storm) : clochettes et orgue, brève partie de transition. Et puis très contrasté une ambiance céleste (Celestial Voices). L'harmonie succède au chaos. Orgue, guitares, batterie et la voix de Gilmour...Trois versions de ce qu'on peut qualifier "d'œuvre" (sans parler des Bootlegs...) album éponyme, version live "Ummagumma" et version "Pink Floyd at Pompei". Certaines versions atteignent 20 mn.
(1968) Eric Burdon and the Animals "Sky Pilot" (7' 27") de l'album "The Twain Shall Meet", (2' 55'' recto 4' 30'' verso du single)
" Sky Pilot ", j'ai acheté le single alors que je ne connaissais pas le morceau. Bien sûr en revanche je connaissais bien Eric Burdon. Je n'ai pas été déçu, là aussi un morceau long avec une construction style "mini opéra". La chanson était répartie sur les deux faces du single (Parts 1 & 2). "Sky Pilot" raconte le quotidien d'un aumônier militaire qui bénit des pilotes avant qu'ils partent en raid et se retire ensuite pour attendre leur retour. Le morceau est structuré en trois parties. "Sky Pilot" est organisé en trois mouvements: une introduction, une sorte d'intermède et une conclusion. L'intermède commence comme un solo de guitare, mais progressivement il est recouvert par un montage de sons de bataille. Bruits divers, tirs, moteurs et finalement cornemuse. La légende dit que cette prestation de cornemuse aurait été piquée via l'enregistrement d'une fanfare militaire anglaise. Burdon aurait reçu une lettre de reproche officielle de l'administration militaire "british" à ce sujet. La chanson se termine de façon plus traditionnelle. Combien de fois ais-je écouté ce single ? Il a finalement bien tenu le coup (voir photo) !
(1968) Iron Butterfly "In-a-gadda-da-vida" (17' 05') album éponyme
C'était en 68, avant les "événements", il faisait très chaud sur cette berge de la Dordogne. Un aprèm de glandage dans la cale de "La Péniche" à Bergerac. Vautrés sur les coussins, dans la semi pénombre de quelques spots, une fumée bleutée flotte dans l'air, plein de "choses" se consument, nous "écoutons pousser nos cheveux".... Les "rocks" de nos Martini ont fondu depuis belle lurette. Et puis le disquaire nous passe un nouveau long truc qui nous fait redresser la tête, il crée une ambiance encore plus irréelle dans ce bateau vers nulle part. Ces percussions, dont le son trafiqué jouait avec les membrures de la coque vénérable... C'était "In-A-Gadda-Da-Vida" d’Iron Butterfly. Ce vinyle fut tiré à 100 000 exemplaires en France ce qui est un exploit à l'époque. "C'est dingue, le morceau fait tout un côté de l'album", effectivement c'était pour nous le premier cas recensé d'un thème unique sur la même plage de LP, d'autres vont suivre en cet année 68. La pochette avec le grand papillon argenté va entrer dans la légende. Tout d'abord de l'orgue, de la basse, la voix sépulcrale de Doug Ingle, pédale wa wa mais surtout batterie, avec des sonorités jamais entendues encore. Depuis sa sortie, In-A-Gadda-Da-Vida s'est vendu à 30 millions d'exemplaires, ce qui en fait le premier disque de platine de l'histoire de la musique. Il sera ensuite 'multi-platinum'. L'origine du titre est incertaine, Doug Ingle a confié qu'il s'agissait d'une déformation phonique de la phrase "In the garden of Eden" créé sous l’effet du LSD. Une nana en mini bouge lentement sur la piste, on se retrouve deux autour d'elle, sous nos pompes mods à bouts ronds, la Dordogne coulait lentement...
(1968) Creedence Clearwater Revival "Suzy Q" (8' 37'') de leur premier album éponyme
"Suzy Q", je connaissais déjà, car également repris par les Stones, en revanche l'original classic rock US, comme beaucoup, je le découvrirai bien plus tard... Donc lorsque sortit une nouvelle version on n'était pas dépaysé au niveau de la mélodie mais en revanche l'interprétation, la voix de John Fogerty, le son original des guitares "néo-hawaïennes", le tempo ralenti tout ça rassemblait des ingrédients pour faire un tube. Je découvris plus tard que le morceau original était plus long que celui qu'on entendait à la radio, la seule "part one" du verso du single. Je n'auditionnerai que bien plus tard le morceau d'un seul tenant, après l'acquisition de l'album. Creedence Clearwater Revival va produire plusieurs albums inoubliables, assortis de succès au hit parade. Officiellement le nom du groupe s'expliquait par "foi, eau-claire, renaissance". En réalité "Creedence" c'était un ami Credence Nuball, "clearwater" évoque à la fois une marque de bière et leur engagement écologique, "revival" le retour aux racines du blues.
(1968) Canned Heat "Refried Boogie" (40' 51'') première version double album "Boogie with Canned Heat" (10')
Ce troisième album de Canned Heat, comme pour d'autres je n'avais pas les moyens de me le payer (même si j'en avais envie !) "Going up the Country" "One King favor" et autres morceaux (dont un autre de 19') sauf le bien trop long "Refried boogie" passaient en boîte, à la radio... C'est sur la chaîne d'un copain plus friqué que j'entendis cet extraordinaire morceau qui occupe les deux faces du deuxième disque de l'album, nouveau record de durée. Que dire de plus, un classique qu'on écoute du début à la fin, malgré la pause pour retourner le vinyle ! « Refried Boogie » a été en fait créé sur le précédent album "Boogie With Canned Heat" (1968) sous le nom de "Fried Hooked Boogie", qui durait alors déjà 10 minutes.
(1968) Beatles "Hey Jude" (7' 11'')
Une "bonne affaire" que l'achat du nouveau single des Beatles en 68 : "Hey Jude au recto", "Révolution au verso". 7' 11' de musique sur une seule face, on pensait tout simplement que ce n'était pas possible techniquement parlant. En fait les techniciens d'EMI arrivèrent à "compresser" certaines parties de la chanson pour qu'elle "rentre" intégralement sans avoir à couper en deux (part 1 et part 2) pour répartir sur les deux faces comme cela se faisait habituellement dans ce cas de figure. Au-delà de cet aspect pratique le morceau était un méga tube qui passait partout, du pur Beatles haut de gamme. La chanson était destinée à soutenir Julian, le fils de John Lennon, lors du divorce de ses parents. Une particularité c'est ce long final de quatre minutes (« na, na, na, nananana, nananana, hey Jude »). A noter que leur tube précédent "I you need is love" bien que plus court avait un long final un peu du même genre. "Hey Jude" fut le plus grand succès mondial de vente des Beatles en 45 tours.
(1969) Chicago "I'm a man" (7' 40'') du double album "Chicago Transit Authority" Sur le single part 1 (3' 05'') part 2 (4' 35'')
"I'm an man" j'adorais déjà la version du Spencer Davis Group, j'avais acheté le EP. Lorsque j'entendis l'adaptation de Chicago je fus emballé. Là encore les sonorités nouvelles des instruments de musique avaient progressé, le rythme ralenti, les percu, tout cela correspondait au ressenti musical de l'époque. Chicago était le premier groupe avec Blood Sweat and Tears à marier les cuivres avec la traditionnelle formation guitare/clavier/basse batterie. Il y avait tout de même l'ultraconfidentiel Zoo à la même époque en France. Curieusement leur plus grand succès "I'm a man" est différent de ce nouveau style pop-et cuivres qui allait devenir la marque de fabrique de Chicago. Leur premier double album éponyme fut extrêmement diffusé d'où sa cotation relativement basse. A noter un autre morceau long de 15 minutes : "Libération". Anecdote : au Nouvelles Galeries de Bordeaux des copains, munis d'un des nouveaux petits magnétophones à cassette Philips, caché dans un sac, ont enregistré clandestinement "I'm a man" lors de l'écoute sur l'espace démonstration ! Vous imaginez la qualité sonore de l'enregistrement obtenu !
(1969) Rare Earth "Get Ready" (21') de l'album "Get Ready"
"Get Ready" c'était d'abord un tube de 3 minutes, interprété dans un style r’n'b' noir par des musiciens blancs... C'était déjà original. Je découvris plus tard la très longue version de l'album. Le thème y est repris mais suivi d'un solo de chaque instrument du groupe et terminé par une ultime reprise du thème chanté. Autre particularité, le début avec un long intro au sax dans le style "Jean-Christian Michel" qui sévissait à l'époque. Marrant de voir dans certains boîtes des danseurs non affranchis de cette particularité commencer un slow frotti-frotta et obligés d'arrêter brutalement lorsque le thème tonitruant se déclenche ! Ce vinyle auquel on peut ajouter "John Lee Hooker" et "Iron Butterfly" vu leur énorme diffusion, font partie des rares albums pop sixties qu'on arrive encore à trouver relativement facilement sur les vide-greniers...
(1969) Ten Years After "I'm Goin' Home" (9' 20') version du festival de Woodstock
Woodstock, il y aurait plein de choses à dire sur cet événement majeur des années soixante. Cela d'ailleurs été fait et par plus compétent que moi. Pour ceux, les plus nombreux, comme votre serviteur, qui n'ont pu que visionner le film la prestation d'Alvin Lee reste un grand moment. Ce génial medley illumina la nuit de Woodstock. La première version de "Goin' Home" fut enregistrée en 1968, sur l'album live "Undead", elle dure six minutes. Ce n'est qu'un an plus tard que l'interprétation live de ce morceau au festival de Woodstock fera entrer TYA dans la légende pop. 9 minutes et 20 secondes de rock absolu qui resteront à jamais dans les mémoires. Donc pour votre serviteur un de ces morceaux "longs" les plus marquants. Une autre version live de "Goin home" fut publiée plus tard, dans les seventies, sur le double album "Ten Years After Recorded Live" déjà évoqué sur ce site. La longue prestation d'Hendrix, de Cocker et bien d'autres mériteraient également d'être évoqués mais bon, cette modeste rubrique n'a pas vocation d'encyclopédie musicale !
(1967) Johnny Rivers "John Lee Hooker" (15' 40') album éponyme devenu vraiment célèbre en 69-70
Ce "John Lee Hooker" passait en boîte car finalement assez dansant. J'adorais et n'était pas le seul. Un orgue, une section rythmique, guitare mais surtout beaucoup de rythme pour ce fabuleux medley. On passe de "Satisfaction" à "What' I Say" etc. Je pensais, on était à la fin des sixties, qu'il s'agissait d'un nouveau groupe parmi bien d'autres qui explosaient à l'époque. Je découvris que ce Johnny Rivers était un vieux routier du blues, et ce long morceau datait déjà de près de trois ans, grand mystère du succès. Ses nombreuses adaptations, publiées via de "faux live" de grands standards, à sa sauce sont loin d'être insignifiantes. J'ai pu, vinylmaniaquerie oblige, des dizaines d'années plus tard, me régaler avec ses vieux albums vinyle style "Whisky a go-go".
(1970) "NSU" (10' 15'') de l'album "Live Cream"
"Live Cream" un des premiers albums que je me suis payé... avec MES sous ! Il illustre l'aspect purement instrumental de certains vinyles. Les super groups rassemblaient des musiciens d'exception. Ceci dit à l'image du football, rassembler des pointures n'est pas forcément créer un ensemble cohérent ! D'où l'insuccès commercial relatif d'un certain nombre de ces expériences musicales. Le génial trio de Cream lui l'était, cohérent. Seul le "live" même faux car tous ces albums sont refaits en studio, illustre leur dextérité musicale. Le morceau "NSU" est typique de ce concept musical : une longue suite de solos, festival d'Eric "god" Clapton.
(1970) James Brown "Sex Machine" (11') du double album éponyme
"Get Up (I Feel Like Being a) Sex Machine" c'était le titre officiel, mais on le connaît tous sous le nom de "Sex Machine". Le double album incontournable du même nom produit une version live qui reste la référence. Un bon morceau de James Brown ne peut être qu'en public et durer longtemps. Le jeu des questions réponses entre le maître et son choriste n'a de sens que par la longue litanie répétitive qui petit à petit à petit fait monter la pression... Ce côté gospel est un paradoxe absolu, un style musical religieux qui aboutit à "Sex Machine" !
(1967) Jimi Hendrix "Like a rolling stone" (6' 27'') et "Wild thing (7' 30'') de l'album "Monterey Pop Festival" bande originale du film
Jimi Hendrix, curieusement vu la nature de sa musique où la virtuosité musicale joue un grand rôle, à ses débuts faisait relativement "court". Ce qui lui a permis par exemple de monter au Hit parade avec son "Hey Joe". Par la suite bien sûr, surtout avec les albums live il va produire des morceaux longs. En terme d'émotion musicale le top fut (et est toujours) cet album et les deux morceaux que j'évoque qui pour moi sont complémentaires. Le standard de Dylan devient psychédélique, le hit des Troggs prend lui aussi une autre dimension. Cette prestation beaucoup d'entre vous doivent l'avoir entendue vu que le film "Monterey Pop" est passé sur Arte et elle passe souvent, vu l'importance de ce festival de Monterey dans les émissions sur la pop sixties. "1967" c'est la date du festival de Monterey, l'album est paru aux touts débuts des seventies, d'où son positionnement anachronique dans "ma" chronologie. Une face est consacrée à Hendrix, l'autre à Otis Redding et là aussi on est dans le grandiose...
(1966) The Doors "The end" (11' 35'') de l'album "The Doors"
Pour les éternelles raisons financières relatives à l'achat des coûteux albums, ce groupe n'existait pour nous que par les rares morceaux diffusés à la radio. Pour ce premier album, c'était assez limité, même le très populaire "Light my fire" faisait tout de même plus de six minutes. Les commentaires admiratifs de "Rock and Folk" et de la presse en général laissaient présager que ce premier album annonçait la naissance d'un groupe majeur de pop-rock. Au fur et à mesure de la diffusion de leurs albums ont finit par entrer de plus en plus dans leur univers. Le paradoxe veut que "The End", dernier morceau de leur premier album, n'a pu être écouté et apprécié que des années plus tard vu sa longueur qui limitait les diffusions radiophoniques. Je l'ai donc placé en fin de ma chronologie personnelle de découverte de ces morceaux "longs". Cette atmosphère glauque, ces paroles mystérieuses, ces onze minutes représentent bien la synthèse sonore de ce grand groupe inoubliable. L'aspect œdipien qui fait encore scandale, ramène aux problèmes existentiels freudiens. Jim, par ses interprétations scéniques nous fit vivre en direct son mal vivre, sa lente autodestruction... L'utilisation de "The End" dans le film "Apocalypse Now" fut une nouvelle résurgence de ce groupe au premier plan médiatique. De nouveau, bien après leur disparition, les Doors ont interpellé le monde entier, associant leur nom à ce grand film inoubliable.
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