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Parmi mes pochettes de disques préférées extraites de ma collection :
Vinyle et guerres...
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Ces disques sont présentés dans la chronologie des événements qu'ils évoquent, leur date de pressage est donc souvent différente de la dite chronologie... Mise en ligne 01/11/2010 |
Les guerres qui ont endeuillé les dernières décennies ne peuvent qu’avoir généré des vinyles. Documents sonores, discours, chants, poèmes gravés à jamais sur ces galettes deviennent, avec le temps, des sortes de mémoriaux sonores pour ne pas oublier... 1. La guerre de 1914-1918 : Ce vinyle n’a d’intérêt que par sa couverture... Car au niveau du contenu je n’apprécie pas les fanfares, surtout militaires... Cinquante ans après ce véritable génocide on ne fêtait plus « La Victoire » mais « l’Armistice », la fin de la boucherie ! La position du soldat sur la pochette exprime la joie « que cela soit fini », il n’a pas d’attitude guerrière ni conquérante comme on le voyait immanquablement auparavant. Car comment parler de victoire avec ces plaques de marbre remplies interminablement de noms de jeunes jusque dans le plus minuscule village ! 2. Germaine Montero chante « Mère courage »... ce disque en son temps fut louangé par la critique unanime de gauche et de droite. La mise en chanson de la pièce de Berthold Brecht « Mère courage » est un peu démodée à écouter mais... elle reflète l’importance historique de ces premiers opposants au nazisme, ces artistes de Brecht à Chaplin qui « sûrent » avant les autres en ce qui concerne le danger que représentait l’Allemagne nazie, juste avant le début de la Deuxième Guerre Mondiale, dont les oeuvres furent des signaux d’alarme hélas peu écoutés. 3. « Luftwaffe » : Les éditions SERP furent dans les années soixante-dix liées à Jean-Marie Le Pen... Elles étaient une sorte de pendant à Chant du Monde, comme on le sait lié au Parti communiste français. La vision d’un courant d’idées xénophobe sur l’Histoire ne peut qu’être peu ragoutante mais ces vinyles, par les sujets historiques sulfureux abordés, discours de Pétain, Hitler, de collabos notoires, habilement mélangés à des enregistrements relatifs à la Résistance, protégés par la mention « l’éditeur précise que son propos n’est pas apologique. Il n’a d’autre ambition en publiant ces documents sonores que d’aider si peu que ce soit les hommes libres à mieux comprendre l’Histoire de leur temps » restent des documents uniques. Donc sur ce vinyle on évoque ces aviateurs allemands qui furent, notamment lors de la débâcle pour beaucoup de Français le premier contact avec la guerre par leurs bombardements aveugles de civils apeurés. Des chants comme « Bombes sur l’Angleterre » donnent le ton. 4. « Charles de Gaulle, Discours de guerre » toujours par les éditions SERP donne un autre aspect de la stratégie médiatique de l’époque de J.-M. Le Pen en récupérant le Gaullisme qui, il est vrai, au nom de la « réconciliation nationale» permit à beaucoup de ses amis d’avoir des fonctions de premier plan dans la France libérée, notamment au nom de l’anti communisme. 5. « Français vous chantiez » : le titre de cette compilation illustre la prise en compte d’aspects pas toujours très valorisants du comportement de la masse des Français durant l’Occupation. La vie continuait, malgré les prisonniers de guerre, les juifs qui disparaissaient vers des destinations inconnues, pour beaucoup on continuait à aller au spectacle, à chanter... 6. Sur la même thématique dans les années 80 ce gros coffret des éditions US Reader digest reprend toutes ces chansons et bien sûr l’incontournable « Maréchal nous voilà » matérialisant la mauvaise conscience et l’ambiguïté de l’attitude de beaucoup de Français... 7. Anna Marly représentait avec d’autres les artistes français qui s’opposaient au nazisme. A Londres, dans l’entourage de De Gaulle, elle participa notamment à l’écriture du « Chant des Partisans ». D’autres chansons restent moins connues, sauf « Le partisan» qui connût une notoriété planétaire dans les années soixante par les reprises notamment de Leonard Cohen «The Partisan», Peter Paul and Mary... 8, 9. La Résistance : vaste sujet, ces Français du maquis qui en quelque sorte sauvèrent l’honneur ont généré des vinyles reprenant des chants, poèmes, inspirés par leur combat. 10, 11. La Déportation : « déportation» « chants concentrationnaires » l’emploi de ces termes illustre la difficulté à exprimer, même encore de nos jours le vrai terme « extermination » qui seul illustre la réalité de l’entreprise nazie à l’égard de ses opposants réels ou supposés. Reste à travers ces chansons, poèmes, griffonnés en cachette pour oublier la faim, la douleur, la peur, pour essayer de garder un brin d’espoir, de rester humains face à l’innommable. 12. Yves Montand : avec son « Chant de la Libération » en fait « Le Chant des Partisans » le papet, quelques années après la Libération, faisait de l’argent, toujours la bonne conscience... 13. « Eeeeeennntreeeee iiiiiciiii Jeeeean Mouuuuliiin ! » : la diction légendaire et grandiloquente d’André Malraux même à l’époque (1960) commençait à être franchement ridicule malgré la gravité du sujet. Je doute en effet que la récupération gaulliste du mythe de Jean Moulin qui est qualifié par les historiens de «crypto communiste» aurait été appréciée par cet homme si intransigeant au niveau de ses idées. Je suis persuadé que resté vivant il n’aurait pas renié ses idéaux progressistes comme l’a fait son «hommageur» André Malraux... Donc un vinyle gravé sur une face contenant l’enregistrement du discours d’André Malraux « en présence du général De Gaulle» lors du transfert des cendres présumées de Jean Moulin au Panthéon en 1960... 14. « Guerre d’Algérie » : j’emploie les guillemets car on parle toujours « d’événements » de nos jours encore. Ces deux disques 25 cm évoquent une période où la droite française jouait encore unanimement la carte «Algérie française» d’où ce disque de propagande, reportage sonore des grandes manifestations du Forum d’Alger de 1958 tentant de démontrer cette unanimité surtout vers la métropole où les opposants étaient nombreux... A noter l’utilisation, comme on l’entend, de quelques Algériens de souche. 15. Pourquoi ce 45 tours « comique » dans cette thématique relative à la « Guerre d’Algérie » ? La mention « Spécial Pieds noirs » vous met sur la voie... Ne vous méprenez pas, on est loin de Castel et Sahuquet ! À la fin des « événements » d’Algérie les rapatriés arrivaient en France. Mon souvenir d’enfant est dominé par cette « haine de l’Arabe » que certains de ceux que j’ai eu à côtoyer exprimaient constamment... Le traumatisme subi par ces personnes arrachées à leur foyer explique sans doute cela en partie, mais tout de même... quelle haine ! Ces sketches illustrent bien ce ressenti, le mépris de l’inférieur est évident à l’écoute... Rien que l’intonation de l’artiste lorsqu’il prononce le nom « Mohamed » me rappelle ces propos d’adultes que j’entendais chez mes voisins à l’époque... 16. Après ces évocations dramatiques une note d’espoir, le pacifisme. Ces chansons illustrent le combat des ces ennemis de la guerre, qui, de tout temps parlèrent d’une autre voix que celle du nationalisme et pousse à la mort et qui ne furent, hélas pas écoutés... |
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