2) Choeurs de l’Armée rouge. — Ce disque assez facile à trouver, illustre à travers ces chanteurs de l’Armée rouge, que l’on voyait souvent se produire, applaudis par des publics larges, y compris par des notables de droite (!). Ils traduisent à mon avis une certaine récupération de la révolution soviétique dans les années soixante-dix visant à la classer «dans l’Histoire» et la dissocier de l’actualité sociale de l’époque...

3) Chants des syndicats américains. — Ce disque à un double intérêt : historique, et musical... Historique, car il porte témoignage sur un aspect de l’Histoire américaine peu connu ; musical car ce sont les débuts de la musique folk à travers son pionnier, Pete Seeger, inspirateur de Dylan et de bien d’autres.

4) Chansons de révolte. — «L’après 68» généra un certain nombre de ce type d’albums de vedettes «de gauche»... Opportunisme ? Engagement sincère ? à chacun de juger. Ce disque, par exemple, intéresse les collectionneurs et fans, notamment de Serge Gainsbourg, car moins répandu que les productions habituelles.

5, 6, 7) Marc Ogeret. — Ce chanteur est incontournable car il publia un certain nombre de vinyles qui me paraissent très intéressants : par le choix des chansons et aussi le graphisme de certaines pochettes. La Commune de Paris (5), les chansons d’inspiration anarchiste (6) et l’expression d’une contestation plus moderne (7) à lui seul il propose un résumé de la chanson (très) engagée.

8) Chants de lutte français — De la Commune de Paris en passant par la guerre d’Espagne, le Front populaire de 36, Mai 68, les grandes grèves encore de nos jours, tous ceux qui luttent ont entonnés certains de ces chants. La référence dans certaines chansons à l’oppression stalinienne rappelle errements et utopies. Pour moi reste le témoignage sonore du courage et de la fraternité des ces gens qui “en avaient” et dont nous profitons encore des acquis sociaux si chèrement gagnés par leur courage...

9) Résistance palestinienne... — Là encore on remonte dans le temps... à l’époque des débuts d’Arafat, avant l’arrivée de l’intégrisme musulman qui a détrôné El Fatah à l’avantage du Hamas. A noter les éditions «Chants du Monde» proches du Parti communiste, qui sont au delà de tout aspect idéologique une mine de documents sonores. Ces vinyles de fabrication très soignée offrent un panorama de la musique folk, «word» avant même que la dénomination soit inventée... Une autre firme de disques, la SERP, proche du Front national, assura pendant un temps les ressources de son leader et publia, comme par hasard des enregistrements «historiques» des dignitaires nazis de la dernière guerre mondiale. Malgré l’aspect raciste de certains vinyles publiés si on appréhende ces publications uniquement au niveau historique il est toujours instructif d’écouter ces «choses» à ne pas mettre entre toutes les mains... mais là on est à l’opposé idéologique des vinyles de cette galerie !

10) Mouloudji. — Ce chanteur lui aussi, est incontournable si on évoque la chanson engagée. Il fut avec sa version du «Déserteur» de Vian le seul chanteur français «officiellement» censuré par un gouvernement. Il publia un certain nombre de vinyles sur la Commune de Paris, la Résistance, la Déportation, etc. dont je possède la plupart.

11) «Ceux qui bossent». — Ce disque est en fait un «disque mystère» car je n’ai pu obtenir aucune info sur sa réalisation. Un collectif, proche de la CFDT publia la chose dans les années soixante-dix, le titre et la pochette me plurent, illustrant tous ces anonymes si créatifs qui s’exprimaient et s’expriment encore sur tous les supports possibles.

12) Chansons politiques d’aujourd’hui... — Best of des “grandes gueules à message” (dixit François Béranger) qui illustre les préoccupations des milieux artistiques progressistes dans les seventies (Notamment le coup d’Etat de Pinochet au Chili...)

13) Chant de lutte italiens. — Là encore un disque Chant du Monde très intéressant car proposant un florilège des chants de lutte qui résument les combats de la gauche italienne de l’aube du syndicalisme jusqu’aux années soixante-dix avec, ce qui est la norme sur CDM les traductions des paroles...

14) Papinski chante ! — Le refus citoyen girondin, passionné de liberté, dont la détermination un temps a été célèbre au point que Cabu, coutumier du fait, à offert un dessin pour illustrer le vinyle (on retrouve le style des pochettes que Cabu réalisé pour Font et Val, Maxime le Forestier etc). Côté musical c’est pas mal, de plus une chanson «prémonitoire» sur Braud et Saint Louis, petit village près de Bordeaux à l’époque menacé par un projet de centrale nucléaire... Depuis la menace est devenue une réalité...

15) Quilapayun. — Le nom de ce groupe chilien exilé après le coup d’Etat du Chili est déjà tout un symbole, ils publièrent de nombreux vinyles, témoignage de l’intérêt de ces «événements» pour les Français qui, avec la lutte contre la fin du Franquisme, fédérèrent de nouveau la gauche de l’après 68. Ce disque propose des enregistrements de morceaux particulièrement symboliques, dont certains furent enregistrés «en live» avant le coup d’Etat, notamment dans le stade de Santiago...

16) La Mine, Cris et Chants. — Très belle pochette, contenu... “militant” dans le style de la CGT de l’époque mais témoignage “vinylistique” sur la fin d’une époque, d’un mythe ouvrier (de plus) on est en plein dans la mémoire sonore.... (Voir aussi les vinyles d'Edmond Tanière qui chante les chansons traditionnelles des mineurs).